La Presse Anarchiste

Notre premier trimestre

Il est écoulé.
Voi­ci notre sixième numé­ro. Le voi­ci avec la Table des
Matières de ces pre­miers trois mois d’existence. 

À l’a­ve­nir, nous ne
don­ne­rons de Table que tous les semestres ; mais pour ce
tri­mestre de fin d’an­née 1909, il nous a sem­blé utile
d’en dres­ser une. Nos six numé­ros avec leurs six fois
soixante-quatre pages for­me­ront un volume de 384 pages qui ne
man­que­ra pas d’al­lure et que nos 520 abon­nés auront plus d’une
fois occa­sion de consulter.

Assu­ré­ment, ces
six numé­ros ne sont pas la per­fec­tion même ; ils
clochent dans cer­taines de leurs par­ties ; nous n’a­vons pas
réus­si tout ce que nous avons ten­té ; des
rubriques ou des ques­tions traînent un peu ; des sujets
n’ont pas été abor­dés. Tout cela nous le
consta­tons, nous le sen­tons. N’empêche, nous ne sommes pas trop
mécontents.

Nous n’a­vons pas
l’im­pres­sion d’a­voir « rasé », d’avoir
endor­mi nos lec­teurs. C’est un pre­mier résultat.

Le deuxième
résul­tat nous tient plus au cœur. Nous avons, tant sur le
mou­ve­ment inter­na­tio­nal que sur le mou­ve­ment natio­nal, apporté
des élé­ments qui man­quaient. Les sym­pa­thies que nous
avons ren­con­trées au moment du Congrès des Cheminots
nous en sont une preuve.

Nous avons donné
sur les évé­ne­ments d’Es­pagne une étude telle
qu’au­cune autre revue et qu’au­cun jour­nal n’en ont publié
l’é­gale. Et ce n’est pas sans plai­sir que nous avons entendu
un de nos abon­nés — qui par­tit comme délégué
de la C.G.T. lors de la tren­taine de mee­tings orga­ni­sés en
pro­vince sur la répres­sion espa­gnole — nous dire :
« C’est dom­mage que je n’aie pas eu l’étude
com­plète de Cra­tès, elle m’au­rait été
extrê­me­ment utile. »

Notre enquête sur
le Contrat Col­lec­tif n’est pas aban­don­née ; nous la
pour­sui­vrons ; nous avons reçu une contri­bu­tion de
Duchêne, des peintres ; nous en atten­dons une d’un typo,
sur les com­mis­sions mixtes chez eux, etc.

Notre rubrique : À
tra­vers les Jour­naux Patro­naux
est irrégulièrement
ali­men­tée. Il n’y a pas de notre faute et bien peu de celle de
nos col­la­bo­ra­teurs. C’est une rubrique qu’il faut que nous créions
de toutes pièces. Les élé­ments en sont
dif­fi­ciles à réunir. Dif­fi­cile, mais pas impossible.

Revue d’ac­tion, nous
croyons avoir réus­si à l’être dans la mesure où
cela est pos­sible. Nous nous y tien­drons et nos numé­ros à
venir seront encore — croyons-nous — meilleurs que leurs
prédécesseurs.

J’a­vais annoncé
que nous conte­rions dans ce numé­ro les efforts divers, efforts
d’argent, efforts de tra­vail, que nous avons accom­plis pour mettre
sur pied la Vie ouvrière. Nous sommes en retard pour
notre pro­messe. Nous vou­lions don­ner notre bilan finan­cier. Or nos
comptes ne seront arrê­tés qu’en fin décembre et
cela nous deman­de­ra bien plu­sieurs jours, en ne fai­sant que cela.
Aus­si, notre pro­messe sera-t-elle tenue dans un numé­ro de
janvier.

Notre lancement de janvier

Nous avons reçu
un cer­tain nombre de listes d’a­bon­nés pos­sibles. Pas beaucoup,
pour­tant. Pas assez. Il faut qu’on nous en envoie d’autres, puisqu’il
faut que nous ayons mille bonne adresses à qui nous enverrons
nos deux numé­ros de janvier.

Que ceux de nos abonnés
dont l’a­bon­ne­ment expire avec ce numé­ro se hâtent de
nous envoyer leur renou­vel­le­ment et qu’ils en pro­fitent pour nous
dres­ser une liste de quelques noms choi­sis avec soin.

Que les autres nous
écrivent exprès. Que tous fassent vite, car il faut que
nous pré­pa­rions nos éti­quettes, que nous sachions à
quel chiffre d’exem­plaires tirer. Et for­cé­ment, nous devrons
gagner quelques jours pour que le pre­mier numé­ro par­vienne le
5 ou 6 jan­vier, en tenant compte du temps néces­saire au tirage
et au bro­chage supplémentaires.

Sous le règne de Millerand

M. Mil­le­rand, homme
d’ordre, régnant, le ser­vice des Postes conti­nue à être
assu­ré comme sous un mépri­sable Simyan.

Le sort de notre dernier
numé­ro a été curieux. Mis à la poste un
mar­di, à la poste de Vil­le­neuve-Saint-Georges — l’Union
Typo­gra­phique étant char­gée à la fois de
l’im­pres­sion et de l’ex­pé­di­tion — nos abon­nés de la
ban­lieue pari­sienne ont eu leur numé­ro le mer­cre­di matin,
quelques-uns même le mar­di soir. Les abon­nés de province
l’ont eu le mer­cre­di et le jeu­di matin.

Les abon­nés de
Paris, eux, ne l’ont eu que le jeu­di soir, cer­tains le ven­dre­di soir
et pas mal ne l’ont pas eu du tout.

À
quoi attri­buer cela ? Cer­tai­ne­ment à ce démocratique
sys­tème des Étrennes
qui met en dis­po­ni­bi­li­té une par­tie du per­son­nel juste au
moment où le tra­fic pos­tal est plus considérable.

Réclamer ?
Pro­tes­ter ? À
quoi bon ? La Poste est un mono­pole d’État,
ne l’ou­blions pas. Que la clien­tèle soit satis­faite ou non, on
s’en moque !

L’es­sen­tiel, c’est que
le ser­vice rap­porte 80 mil­lions de béné­fices… même
en envoyant men­dier les employés de ce ser­vice commercial.

Une brochure

À
la veille du Congrès des Che­mins de Fer, le Groupe de Défense
syn­di­ca­liste des Che­mi­nots a fait tirer en bro­chure l’ar­ticle de
Poi­te­vin sur la Crise du Syn­di­cat Natio­nal, que nous avons publié
dans notre numé­ro du 5 novembre, en y joi­gnant deux articles
impor­tants : l’un, Quelques Mots, de H. Lelièvre,
secré­taire du Groupe de Ver­sailles, ser­vant de préface ;
l’autre, Nos Griefs, de Ch. Gaillard, du Groupe de Paris-Est.

Cette bro­chure n’a pas
per­du tout inté­rêt du fait de la déci­sion qui
clô­tu­ra le Congrès. Nous pou­vons l’en­voyer (fran­co)
contre 15 cent.; les 50 ex., 4 fr.; le cent, 8 fr.

P. Monatte

La Presse Anarchiste