La Presse Anarchiste

Couché sous les étoiles

Cou­ché sous les étoiles
Dans l’herbe de la nuit.

Tous les insectes de la nuit
Égrènent leurs petites voix
Au loin, au loin, sous les étoiles.

Cou­ché sous les étoiles
Dans l’herbe de la nuit.

Roulent de lourds nuages noirs
Voi­lant des archi­pels d’étoiles.
Dans de lourds buis­sons d’arbres noirs
Scin­tillent des grappes d’étoiles.

Cou­ché sous les étoiles
Dans l’herbe de la nuit.

Et la nuit de la terre est si pure et si grave
La fraî­cheur de la nuit si poi­gnante et si tendre
Pour cet homme cou­ché et seul sous les étoiles
Pour cet homme cou­ché dans l’herbe de la nuit

Pour cet homme tout seul et que plus rien n’attend
Pour cet homme tout seul et qui sait qu’il mourra
Et de quel grand amour il embras­sait la vie…

Mar­cel Martinet

(Texte figu­rant par­mi les der­niers poèmes de Mar­cel Mar­ti­net (1942) non édi­tés et com­po­sant un recueil inti­tu­lé « Chant de Paradis ».)

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