La Presse Anarchiste

Entre nous

Dans la Bes­tia­li­té déchaî­née de ces années de folie meur­trière, nom­breux sont les cama­rades dont nous sommes sans nou­velles. Nous aime­rions que les amis de pro­vince nous informent sur nos cama­rades qui furent vic­times d’as­sas­sins innom­mables. Beau­coup des nôtres ont été empri­son­nés de longs mois, sinon de longues années. D’autres se trouvent encore en Alle­magne dans les camps de représailles.

R. Col­lin, d’Or­léans, est mort de mau­vais trai­te­ments et de manque de soins, dans l’un de ceux-ci. 

Fred Dur­tain (Duver­ger) a été assas­si­né par la Milice après avoir été tor­tu­ré d’une manière épouvantable.

Eugène Hum­bert a été tué à la pri­son d’A­miens, dans un bom­bar­de­ment aérien, à quelques jours de la Libération.

Nous n’en­ten­drons plus l’o­ra­teur popu­laire Bas­tien, ni le pres­ti­gieux Sébas­tien Faure, dis­pa­rus dans cette tour­mente san­glante, après avoir, toute une vie, chan­té l’a­mour et la fraternité.

Citons encore : Gabriel Gobron, Lucien Huart, Colin, Bar­be­dette, Vigne d’Octon.

Au fur et à mesure que les ren­sei­gne­ments nous par­vien­dront, nous tien­drons nos amis et lec­teurs au cou­rant dans nos pro­chains numéros

En atten­dant, Hé ! Les jeunes, il y à des vides à combler.

– O –

À l’in­ter­groupe de Paris, nous avons à déplo­rer la mort d’un de nos bons cama­rade : Barain­cou. Il avait la soixantaine.

Ren­ver­sé par une auto­mo­bile, il est décé­dé le 7 décembre à l’Hô­pi­tal Saint-Louis, des suites de ce stu­pide accident.

Nous per­dons en lui un excellent com­pa­gnon, d’une verve remar­quable, d’un lan­gage colo­ré, et dont le coeur était aus­si éle­vé que l’érudition.

La Presse Anarchiste