Nous
extrayons de l’admirable et célèbre lettre de Tolstoï.
le grand excommunié, les lignes suivantes qui conviennent tout
autant à l’église romaine qu’à l’église
orthodoxe grecque.
On
dit que ‘je nie tous les sacrements. Cela est parfaitement exact. Je
considère tous les sacrements comme des sortilèges vils
et grossiers, inconciliables avec l’idée de Dieu et de
l’enseignement du Christ, et, de plus, comme des transgressions des
préceptes formels de l’Évangile. Dans le baptême
des nouveaux-nés, je vois une corruption du sens même
que peut avoir le baptême pour des adultes qui embrassent
consciemment le christianisme. Dans le sacrement du mariage
administré à deux êtres qui se sont à
l’avance volontairement unis, dans l’admission de cas de divorce et
dans la consécration donnée au second mariage de
personnes divorcées, je vois des contradictions formelles à
l’esprit comme à la lettre de l’enseignement évangélique
Dans
le pardon périodique des péchés, acheté
par la confession, je vois une dangereuse illusion, qui ne peut
qu’encourager l’immoralité et faire disparaître toute
hésitation devant la faute. Dans l’extrême onction et le
sacre des souverains, dans le culte des icônes (images) et des
reliques, dans toutes les cérémonies, prières et
incantations fixées par le rituel, je vois des pratiques de
grossière sorcellerie. Dans la communion, je vois une
divination de la chair contraire à la doctrine chrétienne.
Dans la canonisation, je vois le premier acte d’une série
d’impostures et de plus une transgression de l’enseignement du Christ
qui a défendu à qui que ce fût de se faire
appeler maître, père ou docteur. (Matthieu XXII, 8, 10).
Léon
Tolstoï