« Paris, le 10 juillet 1895.
« L’auteur classe le Comité Révolutionnaire Central, qu’il appelle blanquiste, parmi les collectivistes, il le dit partisan de l’accroissement des fonctions de l’État, adversaire de la grève générale, de l’action économique et corporative, et il l’étiquette enfin parti parlementaire.
« Or, le Comité Révolutionnaire Central est communiste ; il est tellement adversaire de l’accroissement des fonctions de l’État qu’il fait en ce moment une active propagande pour le gouvernement direct du peuple ; il s’est toujours déclaré partisan de la grève générale et comprend si bien l’action corporative qu’il a fait dernièrement une déclaration engageant ses amis et adhérents membres de syndicats à ne rien négliger pour que leurs syndicats se fassent représenter au congrès corporatif de Limoges et proposent que l’organisation économique du prolétariat soit unique, unitaire, exclusivement corporative, indépendante de toute adhésion, influence ou ingérence politicienne, et constituée ainsi à l’abri de toute cause de division pour une action exclusivement économique ; enfin, il est avant tout essentiellement révolutionnaire.
« Plus loin, l’auteur dit que le parti allemaniste, “écœuré surtout des compromissions politiques accomplies par les autres écoles socialistes, à propos de l’alliance russe…”.
« À cela, je n’aurai qu’une chose à répondre au citoyen Fernand Pelloutier, c’est que je tiens à sa disposition la collection du Parti Socialiste, organe du Comité Révolutionnaire Central ; il pourra voir, en la feuilletant, que ce journal est certainement celui qui mena la plus vigoureuse campagne contre les monstruosités franco-russes, qu’une dizaine de numéros y furent presque entièrement consacrés et que le jour de l’arrivée des valets du tsar à Paris, il publia un numéro spécial, uniquement consacré aux horreurs tsariennes et à la platitude française. »
J.-L. Breton