Tout le long de la frontière française, il existe de ces fabriques où les familles nécessiteuses envoient leurs jeunes enfants.
Ces malheureux sont soumis là à diverses tortures, à des supplices épouvantables qu’on leur fait patiemment subir et, d’où ils sortent affreusement difformes, estropiés, culs-de-jatte, manchots, etc. Ensuite ils sont vendus ou loués à des industriels qui les dispersent dans les villes du midi de la France et qui les exploitent en les faisant mendier à leur profit.
Une mendiante de Marseille ayant été condamnée par le tribunal pour exercice de cette coupable industrie, la fillette qu’elle exploitait a été remise aux autorités de Barcelone.
Sur les indications très précises de la pauvre enfant, qui est estropiée pour le reste de ses jours, on a réussi à arrêter deux hommes et une femme qui tenaient un de ces « conservatoires d’estropiés ».
Détail affreux : on a trouvé chez eux une vingtaine d’enfants de tout âge, et des deux sexes, a des degrés divers d’estropiement.
(D’après un journal bourgeois.)