La Presse Anarchiste

Solidarité Internationale Antifasciste

Ouvriers, pay­sans, anti­fas­cistes tous, 

S.I.A. s’a­dresse à vous pour vous don­ner une idée de ce que repré­sente la Soli­da­ri­té Inter­na­tio­nale Antifasciste.

Depuis quatre longues années de silence, d’op­pres­sion nazie, d’ar­res­ta­tions, de dépor­ta­tions, de clan­des­ti­ni­té, de sourde menace pesant sur chaque foyer, sur chaque vil­lage, S.I.A. res­pire de nou­veau l’air pur de la liberté.

Cette joie de la libé­ra­tion nous coû­tait des vies et des larmes, mais cette joie n’est pas com­plète. Elle a lais­sé der­rière nous toute une pro­ces­sion de mal­heu­reux, de sans-foyer, de malades et de sans-appui.

L’al­lé­gresse et de libé­ra­tion ne doit pas nous faire oublier tout cela. Nous vou­lons que toutes ces dou­leurs que nous sen­tons, que nous vivons, soient allégées.

Certes, l’a­bon­dance n’existe pas encore, la tran­quilli­té com­plète non plus, mais ceux qui ont été épar­gnés ou moins tou­chés par le fléau doivent aider les plus infor­tu­nés ; ceux pour qui le sort a été cruel, parce qu’ils ont lut­té ou tout sacri­fié pour que nous puis­sions aujourd’­hui fêter cette liberté.

S.I.A., qui déjà avant la guerre avait aidé l’Es­pagne anti­fas­ciste lors­qu’elle lut­tait seule et incom­prise contre le monstre du fas­cisme, se donne encore de nou­veau la tâche de secou­rir les nou­velles vic­times de leur devoir. Celles-ci ont ver­sé leur sang. C’est à nous de nous soli­da­ri­ser à leur profit.

Si ces lut­teurs n’ont pas ména­gé leurs sacri­fices, nous ne pou­vons pas ména­ger les nôtres.

Notre tâche est lourde. Sa pesan­teur sera sou­te­nue par les puis­sants piliers du sens humain de la soli­da­ri­té sur les­quels S.I.A. se tient debout.

Com­prendre la néces­si­té, c’est déjà beau­coup ; la com­bler, c’est bien mieux, et nous ne pour­rons pas le faire si tous, tous sans excep­tion, ouvriers et pay­sans, ne par­ta­geons pas ce qui nous reste, avec ceux qui n’ont rien.

La Soli­da­ri­té Inter­na­tio­nale Anti­fas­ciste est le point de départ et le point de ras­sem­ble­ment. Adhé­rer à la S.I.A., c’est se ras­sem­bler vers un seul but : secou­rir tous les anti­fas­cistes, d’où qu’ils viennent, sans leur deman­der d’où ils sont. Le mal­heur les fait tous des frères.

Ouvriers, pay­sans, pen­sez à eux.

Pour adhé­sions, s’a­dres­ser à la Délé­ga­tion d’As­pet, au secré­taire ou aux Sec­tions et Délé­ga­tions locales. À leur défaut, adres­sez-vous au Comi­té Natio­nal de S.I.A., Bourse du Tra­vail, Toulouse.

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