Les nouvelles commencent à nous parvenir de tous les coins du monde et nous sommes heureux d’apprendre à nos lecteurs que dans de nombreux pays les camarades se sont remis au travail. C’est ainsi qu’à New-York « L’Adunata dei Refrattari », connue surtout dans les milieux italiens, poursuit l’intéressant travail qu’elle accomplit depuis de nombreuses années déjà. En Amérique encore parait un autre journal italien « Il Martello ». En Afrique du Nord paraissent plusieurs journaux. L’un émane d’un groupe nommé « Libre Examen », qui s’est détaché du mouvement espagnol et est écrit dans cette langue et en français. Il en est à son sixième numéro et parait mensuellement. À Alger, également, les camarades ont fait une demande afin de reprendre officiellement l’activité de l’ancien « Centre de Révolution Sociale ». Il parait encore en Afrique du Nord un bulletin en langue italienne, « Luce Nuova ». À Londres, continuant l’action entreprise depuis le début de la guerre, le journal « War Commentary » paraît régulièrement depuis la déclaration de guerre ; il est édité par « Freedom Press » (« Presse Libre »), qui publie également de nombreuses brochures anarchistes. En Italie, enfin, sort avec l’autorisation des autorités, à Rome, un journal, « L’Umanità Nuova ». Pour Italie méridionale paraissait jusqu’ici « Rivoluzione Libertaria », qui reparaîtra peut-être prochainement légalement sous le titre « Volontà ».
Tous ces journaux, d’après les rares exemplaires qui nous sont parvenus, sont restés fidèles à la tradition libertaire. Certes, la joie de voir revivre partout les groupes libertaires est un peu gâchée du fait que nulle part on ne retrouve les positions que l’on aimerait voir prendre avec plus de netteté. Mais nous comprenons cela, nous qui sommes dans la même situation. Et cela nous montre seulement que l’oppression, que ce soit en France ou au delà des mers, est partout et que la libération ne nous a pas apporté, à nous, libertaires, le droit de nous exprimer librement.
Mais il est tout de même bon de voir les groupes revivre, s’organiser en vue d’une propagande active, et de sentir se renouer, malgré le temps et les événements passés, les liens qui ont toujours uni tous les libertaires du monde.