Les grèves des aciéries américaines et des chemins de fer anglais. – Nous sommes tous dans l’anxiété de voir l’issue des deux formidables luttes qui se poursuivent en Amérique, où il y a grève des ouvriers des aciéries, et en Angleterre, à cause de celle des cheminots.
Les premiers luttent tout d’abord pour le droit de s’organiser, bien que une fois leur mouvement déclenché, ils ont aussi posé des revendications de nature matérielle ; les derniers réclament l’application du principe de la « standardisation » de salaires, déjà en vigueur pour les mécaniciens et les chauffeurs de locomotives, mais que les autres catégories de travailleurs de la voie ferrée ont réclamé en vain pendant six mois. Les deux grèves nous intéressent aussi en particulier, parce qu’elles témoignent du nouvel esprit de l’action directe et de la solidarité ouvrière qui anime les grévistes : aux États-Unis ce sont les syndicats révolutionnaires des Travailleurs Industriels du Monde (I.W.W.) qui ont, par une propagande énergique, préparé le mouvement parmi les. dizaines de milliers d’ouvriers non qualifiés des aciéries ; en Angleterre, la propagande du syndicalisme révolutionnaire a surtout touché les jeunes militants dans les grands centres industriels et commerciaux.
Dans les deux pays, la guerre a, de toute évidence, contribué beaucoup à changer la mentalité ouvrière et à révolutionner les esprits.