La Presse Anarchiste

Communication du journal L’Internationale de Bruxelles

Le jour­nal l’Inter­na­tio­nale de Bruxelles, du 5 mai der­nier, contient deux décla­ra­tions éma­nant du Conseil fédé­ral belge : la pre­mière concer­nant l’af­faire Bas­te­li­ca ; la seconde concer­nant la repro­duc­tion par l’Inter­na­tio­nale, d’un article de l’Ega­li­té, inju­rieux pour la Fédé­ra­tion Jurassienne.

Nous publions aujourd’­hui la pre­mière de ces décla­ra­tions ; faute d’es­pace, nous ne pour­rons repro­duire la seconde que dans notre pro­chain numé­ro. Ces deux affaires se trouvent par consé­quent ter­mi­nées à l’en­tière satis­fac­tion des parties.

« Le 4 février, nous avons publié sous la res­pon­sa­bi­li­té de l’auteur un article qui dénon­çait comme traîtres les sieurs A. Richard et G. Blanc, de Lyon, que nous ne pou­vons assez flé­trir, mais cet article se ter­mi­nait par une inter­pel­la­tion adres­sée au citoyen Bas­te­li­ca, inter­pel­la­tion qui lais­sait le droit de sup­po­ser qu’il était le com­plice des deux rené­gats susdits.

« Le 9 mars, le Comi­té fédé­ral Juras­sien nous écri­vit qu’en pré­sence d’une accu­sa­tion aus­si grave, le citoyen Bas­te­li­ca lui deman­dait de se consti­tuer en tri­bu­nal d’hon­neur, demande à laquelle le Comi­té obtem­pé­ra, par la rai­son toute simple qu’il était un de leurs adhé­rents. Par le même cour­rier, le Comi­té nous pria de lui envoyer avec preuve à l’ap­pui, le texte com­plet des accu­sa­tions que l’au­teur avait à for­mu­ler contre Bas­te­li­ca, avec la signa­ture des citoyens qui se por­taient garants res­pon­sables de ces accusations.

« Dès lors, le Conseil fédé­ral belge char­gea son secré­taire de gar­der à ce sujet le plus scru­pu­leux silence dans le jour­nal pen­dant toute la durée de l’en­quête, et de com­mu­ni­quer à l’au­teur de l’ar­ticle les réso­lu­tions prises par le Comi­té fédé­ral Juras­sien et recon­nues justes par le Conseil fédé­ral Belge.

« L’au­teur de l’ar­ticle répon­dit ver­ba­le­ment au secré­taire qu’il avait adres­sé ces reproches à Bas­te­li­ca à la suite d’une lettre que celui-ci avait écrite à un tiers, éga­le­ment réfu­gié à Bruxelles, lettre dans laquelle, d’a­près lui, le citoyen Bas­te­li­ca ne tance pas assez ver­te­ment les pali­no­dies de ses amis, A. Richard et G. Blanc.

« Il affir­ma de plus que le déten­teur de la lettre de Bas­te­li­ca allait immé­dia­te­ment écrire à celui-ci pour lui expli­quer le fait.

« Entre temps, les com­pa­gnons L. Ver­ry­cken, membre, et Eugène Steens, secré­taire du Conseil fédé­ral Belge, reçurent com­mu­ni­ca­tion de la lettre rela­tive aux sieurs A. Richard et G. Blanc. Ces deux com­pa­gnons déclarent fran­che­ment que rien dans cette lettre ne porte atteinte à la pro­bi­té poli­tique du citoyen Bas­te­li­ca et ne jus­ti­fie l’in­ter­pel­la­tion lan­cée à la légère par l’au­teur de l’article.

« Enfin, pour ter­mi­ner à l’hon­neur de notre ami Bas­te­li­ca cette pénible incar­tade, résul­tat d’un juge­ment par trop vif et par trop léger, nous tenons une décla­ra­tion du pos­ses­seur de la lettre de Bas­te­li­ca avec l’au­to­ri­sa­tion d’en faire l’u­sage qu’il nous convien­dra dans l’in­té­rêt de notre ami commun.

« Cette décla­ra­tion auto­rise le Conseil fédé­ral Belge à prendre connais­sance de la cor­res­pon­dance Bas­te­li­ca, s’il le juge oppor­tun. Cette auto­ri­sa­tion est récla­mée par le citoyen Bas­te­li­ca lui-même, qui veut que ses lettres res­tent à notre dis­po­si­tion pour les juger, tant il redoute peu les déduc­tions que la calom­nie essaie­rait d’en tirer. Son entre­vue à Berne avec ses ex-amis, il l’a accep­tée loya­le­ment dans l’in­ten­tion et l’es­poir de les détour­ner de leurs palinodies.

« Or, l’hon­neur est sauf.

« Cette décla­ra­tion, approu­vée par le Conseil fédé­ral Belge, atteste que le citoyen Bas­te­li­ca n’a ces­sé de don­ner des gages de son dévoue­ment à la cause, et que sa vie labo­rieuse et pénible en exil impose silence à la calomnie. » 

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