Certains prêcheurs de morale, de la société actuelle, usent leur salive à des flots d’éloquence, pour faire comprendre à la masse moutonnière, qu’elle ne doit pas déroger aux traditions sociales.
Or, si les dirigeants d’une société quelconque enferment dans une sphère restreinte les principes de cette société, c’est pour mieux en tirer profit à leur avantage et tenir la masse en état continuel d’esclavage.
Dame nature avait prévu autre chose, lorsque dans son sein elle accueillit les premiers hommes, elle ne les différencia par aucun privilège de possessions terrestres.
Ayant donné à chacun d’eux des facultés mentales, de vitalité, de force et d’action inégales, il en résulta que l’instinct barbare de la domination des forts asservit leurs congénères, en leur imposant des caprices et des volontés qui furent les lois des hommes et non de la nature, seule compétente à guider l’esprit et l’intelligence des êtres par le besoin.
L’exploitation de l’homme par l’homme s’est perpétuée à travers les âges, se perpétue, se perpétuera encore indéfiniment, jusqu’à ce que l’homme par lui-même et individuellement puisse atteindre un développement et donner à sa personne une direction qui lui permette de vivre sans se conformer aux décisions de ses semblables.
Mais il importe, avant tout, que la tradition et les principes baroques d’une société pourrie soient remplacés par une compréhension saine et lumineuse de la philosophie qui impose à l’observateur une restriction complète d’ambitions personnelles.
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