aux relents d’hôpital,
qui rappelle l’éther et la teinture d’iode,
les potions, les tisanes, les médicaments,
la blouse du médecin ou l’uniforme de l’infirmière.
Je déteste votre nudisme calviniste, puritain, piétiste
aux pratiquants affichant comme but
l’extinction des désirs charnels,
le refrènement des ardeurs voluptueuses ;
il rappelle, trop le sermon ou le prêche.
J’ai en horreur votre nudisme chaste :
il sent, à vous en, dégoûter, la leçon de morale on de bienséance.
Je ne puis supporter votre nudisme sportif :
on dirait une réplique des règlements de police.
Mon nudisme est païen —
tout frémissement et tout spontanéité
il est Aphrodite et Antinoüs,
stimulateur, tonique, régénérateur,
bon conducteur d’érotisme ;
il se donne pour tâche de glorifier la forme et d’exalter la chair ;
il suscite le désir des étreintes nerveuses ;
il invite aux caresses langoureuses
il provoque aux embrassements passionnés.
Il est insinuant, séducteur, effervescent,
flamboyant,
dynamique,
comme la vie, tout simplement :
et il n’a pas honte de ce qu’il est.
[/2 novembre 1930.