La Presse Anarchiste

À propos d’évolution

L’a­ni­mal n’est que la plante évo­luée. L’es­sen­tiel : ovule de la graine ou œuf (se déve­lop­pant tous deux, après fécon­da­tion, au moyen d’une mul­ti­pli­ca­tion de cel­lules, obte­nue par seg­men­ta­tion) ; tronc et tige ou corps et tête demeure assez pareil. Branches et feuilles et racines deviennent membres ; le pivot (racine ver­ti­cale), queue de la bête et le col­let (sépa­ra­tion de la tige et de la racine), bas­sin des vertébrés.

Telles sont les ana­lo­gies ou la paren­té entre les deux sortes d’êtres vivants : elles sont basées sur une géné­rale rami­fi­ca­tion, qui s’é­pa­nouit dans le végé­tal, au delà s’al­tère et s’at­té­nue en se méta­mor­pho­sant et qui s’é­tend jus­qu’aux cris­tal­li­sa­tions miné­rales. Mais que de dif­fé­rences et quel fos­sé ! L’a­ni­mal se libère du sol, s’é­man­cipe de la terre nour­ri­cière pour acqué­rir auto­no­mie, motri­ci­té, appa­reil diges­tif pro­pre­ment dit et l’ap­pa­reil repro­duc­teur ou les organes géni­taux, refou­lés, passent au second plan, au pro­fit des sens et du cerveau.

En tous cas, ce que l’é­vo­lu­tion­niste Saint-Saëns (dans son opus­cule : « La Paren­té des Plantes et des Ani­maux ») ne semble pas consi­dé­rer, c’est cette énorme dis­sem­blance ou diver­gence que j’ex­po­se­rai par cet amu­sant qua­train mono­corde et… qua­dru­pède : le végé­tal est ver­ti­cal et l’a­ni­mal horizontal.

En effet, la plante pousse droite et cette facul­té se conti­nue, cette atti­tude per­siste chez tous les zoo­phytes et se perd dès les autres bas degrés de l’é­chelle zoo­lo­gique : mol­lusques, insectes, crus­ta­cés, etc., pour se retrou­ver, se recou­vrer chez le rep­tile volant (pté­ro­dac­tyle), puis chez le mar­su­pial lému­rien, enfin chez le grand singe et chez l’homme.

Or, ce que Dar­win et la bio­lo­gie pure sont inca­pables d’ex­pli­quer, J. Boehme, Wrons­ki, Lacu­ria, les Savi­gny, l’i­ni­tié magiste et l’é­ru­dit ès toté­misme Lotus de Paï­ni et même Berg­son et C. Spiess, par l’in­tui­tion, le dévoi­le­ment. Je veux dire qu’i­ci encore nous ren­trons dans le domaine de l’Oc­culte.. Il s’a­gi­rait donc de vastes, d’im­menses, d’in­com­men­su­rables étapes, pour nous incom­pré­hen­sibles, dans l’u­ni­ver­sa­li­té de l’être, mar­quant leur sillage par une contex­ture ana­to­mique s’ac­com­pa­gnant de pos­tures diverses ou néces­si­tant celles-ci, dont voi­ci les ava­tars, par­mi les êtres vivants terrestres :

1° Posi­tion ver­ti­cale dans la plante et l’a­ni­mal très élémentaire ;

2° Posi­tion hori­zon­tale dans l’a­ni­ma­li­té infé­rieure et moyenne ou ordinaire ;

3° Posi­tion ver­ti­cale dans l’a­ni­mal supé­rieur et dans l’homme : l’être vivant, après bien des efforts, est enfin, gra­duel­le­ment redressé.

Qui sait si l’hy­per­su­rhomme de demain ne retour­ne­ra pas à la posi­tion hori­zon­tale ou plu­tôt ne com­bi­ne­ra pas celle-ci avec la sta­tion ver­ti­cale actuelle, réunies de façon à consti­tuer une forme, un genre d’homme-oiseau dont le sys­tème d’a­via­tion (appa­reil et pilote), s’il n’en est le paran­gon, peut du moins nous don­ner, par anti­ci­pa­tion, quelque peu l’idée ?

[/​L. Rigaud./​]

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