Au moment de la mort de Staline, les chiffres concernant la police accusaient 500.000 policiers soutiens du régime. Or, ceux que vient de faire connaître Ronald Hingley dans son livre La Police secrète russe s’élèvent à un million. De plus, il y a la non-secrète. Combien en tout ? Les effectifs auraient donc doublé en 19 ans. Et l’on espérait une libéralisation du régime !
Notons que nous ne savons pas exactement quel est le nombre des auxiliaires de cette organisation qui, depuis Yvan le Terrible, est, techniquement parlant, la meilleure d’Europe. Cela remonte loin, comme on le voit. Et les bolcheviques, héritiers du tzarisme, surent profiter des cadres créés par lui pour instaurer leur dictature. C’est pourquoi, dès 1920, dans les ateliers, dans les usines, le service de surveillance, de délation et de répression était déjà si bien organisé que personne n’osait élever la voix, ni protester contre la dictature « sur le prolétariat » qu’avaient instituée dans les lieux mêmes de travail les nouveaux maîtres de la Russie.