La Presse Anarchiste

Revue des Revues

Dans le numé­ro de jan­vier de la revue L’Époque, M. Fer­nand Divoire, sous le titre Si nous recom­men­cions à faire de l’art ? aligne quelques belles vérités :

Les romans agréables et les beaux tirages, je n’y vois pas d’inconvénient. Ça ne me gêne pas du tout. Je ne trouve pas ça plus mépri­sable que le suc­cès des petites voi­tu­rettes B ou C. Se vendre bien, c’est satis­fai­sant.

Mais ne pas se vendre, c’est encore une chose qui mérite une cer­taine estime.

Si nous recom­men­cions à faire de l’art ?

Les prix lit­té­raires ? Je ne les désap­prouve pas. L’argent est une chose utile. Il vaut peut-être mieux en rece­voir qu’en gagner.

Mais suivre un genre pour décro­cher un prix ; faire des visites ; ache­ter des influences par des com­plai­sances… C’est perdre bien du temps et un peu de l’estime qu’il faut avoir pour soi. Si on se méprise trop, com­ment avoir assez de confiance en soi pour s’imposer, au nom de l’art, des sacri­fices ? Et sans sacri­fices, pas d’art…

Si nous recom­men­cions à faire de l’art ?

…………………………

Bien, disais-je. Il est assez rare d’entendre de telles voix par­mi la foule de nos lit­té­ra­teurs affa­més, affa­més de galette et de publi­ci­té. Mais… ? Car il y a tou­jours un Mais ? avec eux ! Mais, M. Fer­nand Divoire n’est-il pas rédac­teur, prin­ci­pal rédac­teur même, de la rubrique Les lettres au jour­nal l’Intran­si­geant ? Se sou­vient-il encore com­ment, durant la guerre, on y insul­tait cou­ra­geu­se­ment Guil­beaux absent, comme on y traî­nait dans la boue les écri­vains défai­tistes, ain­si que disait déjà dans son jar­gon Louis Dumur, le Coco sans-génie ? 

Et alors, dites, Mon­sieur Fer­nand Divoire, si nous recom­men­cions à faire de l’art ?

* * * *

Dans le Néo-Natu­rien (décembre-jan­vier), Gérard de Lacaze-Duthiers nous parle de la Bis­tro­cra­tie, en fort bons termes : 

« De toutes les cra­ties, celle-ci est la plus nui­sible. Sur elle, s’appuient les autres cra­ties, qui lui prêtent main-forte en échange des ser­vices qu’elle leur rend. Le règne de l’alcool marche de pair avec celui de la finance : bis­tro­cra­tie, plou­to­cra­tie sont deux sœurs sia­moises qui mour­raient si on les sépa­rait. Ce sont les deux piliers de la médiocratie.

La bis­tro­cra­tie est le résul­tat le plus clair du régime pseu­do-démo­cra­tique que nous subis­sons. Le règne de la 3e répu­blique, c’est le règne du Poi­vrot, c’est le règne des ban­quets sou­lo­gra­phiques où sont exal­tés en des dis­cours fumeux, au milieu des hoquets et des vomis­se­ments, la véri­té, la jus­tice, la paix, le droit, etc. C’est le règne de gens qui se grisent de belles paroles, ont soif de domi­na­tion et que l’ivresse du pou­voir, trouble au point qu’ils en perdent tout équi­libre, titubent et roulent dans le ruis­seau… Quand un homme poli­tique pro­nonce un dis­cours, il me semble entendre un mal­heu­reux alcoo­lique répé­tant machi­nale tuent des mots qu’il ne com­prend pas, et des phrases sans queue ni tête où il est tou­jours ques­tion des mêmes inep­ties et des mêmes lieux communs.

Dans le même cahier, G. Butaud et L. Rim­bault parlent du végé­ta­lisme. Le pre­mier dif­fé­ren­cie d’abord la doc­trine du végétarisme :

« Le végé­ta­risme est un mode d’alimentation duquel la viande est exclue.

Le végé­ta­lisme est un régime qui ne com­porte que l’utilisation des végé­taux, à l’exclusion de tout autre aliment. » 

* * * *

Le numé­ro de jan­vier des Pri­maires vient de me par­ve­nir. Il confirme bien ce que j’ai dit pré­cé­dem­ment de cette revue. Je vais donc le répé­ter, au risque de mécon­ten­ter encore le sym­pa­thique Bœuf­gras, lequel col­la­bore à la Revue Anar­chiste, et, par ailleurs, accueille dans sa revue, des pages dignes tout au plus de la Revue Poi­lue ou des Cahiers de la Guerre du Droit.

Ain­si, le numé­ro de jan­vier ren­ferme une étude de A.-M. Gos­sez, sur La France Colo­ni­sa­trice, qui ne manque pas de piquant et abonde en réflexions savou­reuses, un acte inédit de Jules Leroux, qui fait encore regret­ter plus la dis­pa­ri­tion de ce bel écri­vain, un poème émou­vant de Mar­cel Mar­ti­net : Nous, déma­gogues… une longue étude de Bœuf­gras sur les beaux poèmes de Mar­ti­net, réunie sous le titre : Les temps mau­dits.

Voi­là qui est fort bien, direz-vous. Certes. 

Mais ce n’est pas tout. Il y a un sup­plé­ment : La revue des Pro­vinces. On rejet­te­ra là, les pro­duc­tions des abon­nés. Ce n’est pas une mau­vaise com­bi­nai­son. Je n’aurai pas la cruau­té d’insister sur les vers et les proses de ces jeunes filles et de ces jeunes gens. Tous ont évi­dem­ment un cer­tain talent, qui devien­dra bien quelque jour, un talent cer­tain. Puis, comme dit l’autre, autant qu’ils s’occupent à écrire qu’à traî­ner au café ou au bordel. 

Mais je m’en vou­drais de ne pas citer M. Hugues Lapaire. M. Hugues Lapaire est une petite gloire régio­nale. On compte fort sur lui pour éblouir les ins­ti­tu­teurs et ins­ti­tu­trices du Ber­ry. « Cette confiance nous honore gran­de­ment », affirme Guy Van­hor, direc­teur de l’Édition régio­nale. Je pense bien ! Moi, ça me fait dou­ce­ment rigoler ! 

Car M. Hugues Lapaire est patriote. Ah ! mais oui ! La France, mon­sieur, la grande Patrie, somme de nos petites patries ! Et la guerre, mon­sieur, la guerre du Droit, mon­sieur, la guerre de la Liber­té, la croi­sade de la Civilisation!! 

(Gos­sez, quelques pages plus haut, clamait :

Oh ! Civi­li­sa­tion, hor­reur et dégoût !

Bœuf­gras, com­men­tant Mar­ti­net, concluait :

Ain­si, s’écroule l’idée d’une guerre juste, d’une guerre pro­tec­trice du foyer, et s’élève cette conscience de classe sans quoi toute action révo­lu­tion­naire ne peut être soli­de­ment échafaudée.)

M. Hugues Lapaire, par­lant d’Alain-Fournier, un roman­cier de valeur, dis­pa­ru à la grande bou­che­rie, conclut : 

« La main de l’écrivain déli­cat, de l’artiste pré­cieux qui sut tenir une si bonne plume fran­çaise (une plume d’oie??!) s’est refroi­die en tra­çant sur un nuage de poudre et de fumée, le geste de l’épée ! (on vous le dit !) 

Tout son talent, tout son cœur, toute sa jeu­nesse vibrante, tout son enthou­siasme, il les a mis au ser­vice de lu France (contre la Kul­tur, monsieur !) 

Aus­si, nous retien­drons ce nom en Berrg : Alain-Four­nier ! Nom que les Ber­ri­chons igno­raient hier encore, et qui doit être ins­crit sur notre Livre d’Or à nous, car, non seule­ment il jette sur ce pays un rayon de gloire intel­lec­tuelle, mais il aug­mente son patri­moine de cette gloire immor­telle qui attend ceux qui meurent pour la Pat’ie ! (Ouf !)

Et ran ! Fer­mez le ban ! C’est‑y jeté, ça, hein ! La plume fran­çaise (fichée quelque part, comme dit l’autre), le rayon de gloire, le patri­moine, et enfin, ô sur­tout ceux qui meurent pour la Patrie (avec une majus­cule, cama­rade typo, je t’en prie, comme à Pognon !) 

Eh bien, non, mon vieux Bœuf­gras, vous aurez beau ne plus vous abon­ner aux Humbles, vous aurez beau trou­ver ma cri­tique injuste, par­tiale, je conti­nue. Je ne puis admettre cette salade incom­pré­hen­sible, cette mix­ture vrai­ment peu ragoû­tante, ce mariage inces­sant de la carpe révo­lu­tion­naire et du lapin patrio­tique, ces ména­ge­ments conti­nuels envers la chèvre-patrie et le chou-indi­vi­du. Je ne marche pas. Et mal­gré les lettres pres­santes, les sup­pli­ca­tions de Bel­liard, je ne col­la­bo­re­rai pas aux Pri­maires, à côté des A.-O. Pin­chart, des Pinas­seau, des Hugues Lapaire et autres patriotes du même aca­bit. Non, mer­ci, très peu !

* * * *

J’ai sur­tout remar­qué, dans le récent cahier de Choses de Théâtre, un article fort com­pré­hen­sif, de Lud­mi­la Lavitz­ky, sur Charles Vil­drac.

« Les pièces de Vil­drac sont les pre­mières gouttes, larges et pai­sibles, d’une pluie qu’attendait un sol des­sé­ché. Annoncent-elles une averse iso­lée, ou bien la sai­son des pluies répa­ra­trices ! Buvons leur lim­pi­di­té. Il y a long­temps que nous avons soif d’eau claire.

N’étions-nous pas tous d’accord pour consi­dé­rer le théâtre comme un art pas­sion­nant, certes, mais gros­sier, déce­vant, où toute véri­té prend le masque de men­songe, où toute chose exquise devient lourde et com­mune ? Voi­ci de la véri­té vraie, voi­ci de l’air frais et léger dans te cube d’un théâtre.

Et un psaume 1923, de Georges Migot, dont voi­ci quelques lignes :

« Soyez chas­sés du temple des Arts, vous qui ensei­gnez aux vivants une telle façon de lire Racine qu’il leur est impos­sible de lire Ver­laine, Laforgue, Mal­lar­mé, Verhae­ren, Gus­tave Kahn, d’entendre Por­to-Riche, Mir­beau, Lenor­mand, Vil­drac, et tant d’autres et tant d’autres.

…………………………

Pareils aux jar­di­niers sec­tion­nant toute pousse nou­velle, vous vou­lez tuer les fleurs et les fruits pour conser­ver un tronc qui, grâce à cet émon­dage, péri­rait lui aussi.

Est-ce une façon d’enseigner l’amour filial que de châ­trer les enfants ?

Vous êtes affreux, car vous muti­lez le pré­sent pour affir­mer la beau­té du passé.

Vous êtes imbé­ciles, car vous tuez le germe qui, seul, peut affir­mer et prou­ver la vita­li­té des ancêtres.

Vous n’êtes pas. Comme les vers, vous nais­sez lorsque la vie n’est plus.

…………………………

Vous êtes de ces amis, dont le pre­mier cadeau est une cou­ronne d’immortelles pour l’ami mort…

* * * *

Une nou­velle revue : Isis, publiée par M. Ary René d’Yvermont (5, rue Ser­van­do­ni, Paris). J’avais aimé, dans le pre­mier cahier, une étude remar­quable de Gos­sez, sur Jules Leroux.

Mais, dans le second cahier, je trouve, en tête, des Prin­cipes de phi­lo­so­phie sacer­do­tale d’André Godin, qui me laissent tout à fait rêveur. Jugez-en :

« … Il est évident, par la théo­rie comme par les faits, que la masse du peuple ne peut sub­sis­ter sans le cler­gé qui lui bâtit une pen­sée, et sans le pou­voir mili­taire qui est l’organisation de sa force.

… Il y a trois castes. D’abord, la caste reli­gieuse, qui doit être en même temps, phi­lo­so­phique et savante et qui résout les pro­blèmes tou­chant la direc­tion géné­rale du peuple.

Ensuite, la caste mili­taire, poli­tique et admi­nis­tra­tive, qui dirige l’exécution des plans tra­cés, et qui com­mande direc­te­ment au peuple.

Enfin, la caste popu­laire, ouvrière et bour­geoise, qui est le corps social lui-même.

Ces trois castes répondent aux trois facul­tés suc­ces­sives de l’être humain : la pen­sée, la volon­té et l’action. »

Et voi­là. Ce n’est pas plus dif­fi­cile M. André Godin, phi­lo­sophe sacer­do­tal, se classe évi­dem­ment, dans la pre­mière caste : celle qui pense (si l’on peut dire !) Les pen­seurs (?) et les traî­neurs de sabre qui les pro­tègent (on ne sait jamais), se font gras­se­ment entre­te­nir par le popu­lo. Le rôle de celui-ci est l’action, vous dit-on. Sous-enten­dez le bou­lot ! Comme phi­lo­so­phie, c’est ori­gi­nal ! Il y a long­temps que Schnei­der, Krupp, Guillaume II et Poin­ca­ré, appliquent cela. Avec l’aide de Mgr Amette et Jou­haux, autres phi­lo­sophes sacerdotaux !

* * * *

Je m’aperçois que ma chro­nique est déjà fort longue. Et cepen­dant, je ne vou­drais point la ter­mi­ner sans citer le copieux numé­ro des Cahiers Idéa­listes, qui vient de me parvenir.

Sous le titre : Un scan­dale lit­té­raire, Édouard Dujar­din parle comme il convient d’un manuel de lit­té­ra­ture, paru tout récem­ment avec un grand fra­cas de publi­ci­té. Ce manuel fut sur­tout ins­pi­ré par la direc­trice d’une petite librai­rie de la rue de l’Odéon — la pre­mière à gauche en mon­tant, — la pre­mière, pas la seconde… — Cette petite librai­rie est, au su de tout le monde à Paris, le siège d’une cote­rie, et de quelle cote­rie ! la plus belle cote­rie, dirait Molière, de toutes les cote­ries du pays des coteries.

Le dit manuel — de M. Lalou, édi­té chez Crès — n’oublie de citer aucun des petits dadas, les plus vagis­sants. Mais il ignore Charles Morice, Robert de Sou­za, Édouard Dujar­din, Mar­cel Mar­ti­net, Georges Pol­ti, André Arny­velde, Legrand-Cha­brier, Mau­rice Beau­bourg, Michel Cor­day, Guil­beaux, Phi­léas Lebesgue. etc., etc. Jolies mœurs littéraires !

Il y a, plus loin, un article de Jean Bemier :

À pro­pos d’une polé­mique, qui ne m’a pas du tout convain­cu. M. Jean Ber­nier, l’un des as de Clar­té, est, si je ne me trompe, un ex-offi­cier de la Guerre du Droit. Il déclare, sans ambages : « La Liber­té et la Véri­té chères à Romain Rol­land, ne m’en imposent pas plus que le Droit et la Jus­tice de Mon­sieur Poincaré. »

Ce fut pour­tant, pour avoir trop aimé la Liber­té et la Véri­té, mon­sieur Ber­nier, que jadis vos amis bol­che­viks furent dépor­tés en Sibé­rie — comme main­te­nant nos amis anar­chistes et syn­di­ca­listes, sont enfer­més par ces mêmes bol­che­viks, par­ve­nus à la caste reli­gieuse, dirait M. André Godin, phi­lo­sophe sacerdotal.

M. Jean Ber­nier a une drôle de façon d’écrire l’histoire. Écou­tez-le par­ler de la période anté­rieure à la Révo­lu­tion, Moyen-Âge, et Temps modernes réunis : « Comme tou­jours, ou mieux, comme dans toutes les socié­tés humaines valables, un ordre régnait, basé comme tous les ordres, sur une hié­rar­chie. Une foi com­mune réunis­sait ceux qui, aux éche­lons divers de la socié­té, com­man­daient et ceux qui obéis­saient. Per­sonne, si haut pla­cé qu’il fût, n’échappait à un cer­tain pou­voir suprême, et l’exercice de la puis­sance impli­quait pour les maîtres, des devoirs qu’ils ne pou­vaient élu­der. (Hum ! les devoirs des maîtres ? voir pri­vi­lèges, cor­vées, dîme, taille, etc., etc. Mais passons.)

Il y avait évi­dem­ment beau­coup de souf­frances et beau­coup d’inégalités. Mais cela est inévi­table, et (ce qui seul importe) ces souf­frances et ces inéga­li­tés, étaient accep­tées en gros au nom de cer­tains prin­cipes et sen­ti­ments uni­ver­sel­le­ment répan­dus. Autant dire, par consé­quent, qu’elles ces­saient d’être aiguës, intolérables. »

N’est-ce pas que c’est idyl­lique ! Et que les Jac­que­ries, les sou­lè­ve­ments mul­tiples des crève-la-faim, étaient l’œuvre d’imbéciles, qui ne com­pre­naient pas que leurs souf­frances ces­saient d’être aiguës, into­lé­rables. Des espèces d’anarchistes, quoi !

Plus loin, l’ex-officier Jean Ber­nier, oppose Rol­land et Bar­busse, ayant subi tous les deux l’emprise de la guerre de 1914. Mais l’un « en dehors de la mêlée », et l’autre « qui a gar­dé de la guerre, le poids du sac sur les épaules », en rap­por­tant aus­si « une ten­dance irré­pres­sible à l’action, l’action concrète, directe, de l’ancien fan­tas­sin qui sait bien que l’idée est désar­mée contre la bru­ta­li­té et la misère men­tale des chefs ». J’ai connu de ces fan­tas­sins convain­cus, aus­si brutes que les chefs, peut-être convain­cus de la misère men­tale des chefs, mais sûre­ment assu­rés de leur richesse men­tale propre. Ils n’auraient pas tou­ché aux chefs, mais ils bûchaient dur la théo­rie, sui­vaient assi­dû­ment les cours d’élèves-caporaux et d’élèves-aspirants, ron­chon­nant à part eux : « Attends un peu que je sois ser­gent, sale cabot, tu ver­ras si on t’en fera roter ! » Et les copains ? « Ah ! dame, fau­dra mar­cher ! »

Nous sor­tons d’en prendre ! Que le feld­we­bel s’appelle Guillaume, Hin­den­burg, Schei­de­man ou Noske, le juteux Poin­ca­ré, Foch, Jou­haux, Ber­nier ou Bar­busse, ils sont nos ennemis.

Et nous ne renions point notre amour de la liber­té. Quitte à nous faire accu­ser d’être comme Romain Rol­land « en dehors de la mêlée ! » Quelle idée aus­si de ne point s’engager, comme Bar­busse, pour la guerre du Droit, de la Liber­té, de la Civilisation!!

[/​Maurice Wul­lens./​]

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