La Camarde, ne cessant de faire sa moisson, vient de nous-emporter un grand Ami qui, lui, ne marchanda pas son labeur en faveur de ces Idées et de ces Actions qui nous sont tellement chères qu’il nous est impossible, vraiment, de nous en séparer.
En effet, c’est une très importante et, magnifique figure qui vient de nous quitter en la personne de Manuel Devaldès.
Celui-ci, à l’encontre de tous les plumitifs qui savent si bien faire de l’art d’écrire une insurpassable prostitution, nous a montré – cela plus d’une fois – ce qu’était l’Homme derrière ses jets de plume qui, eux, méritent incontestablement de rester en première place dans les annales des épopées libertaires.
J’ai souvenance – depuis ma collaboration au Réveil de l’Esclave [[Le 1er n° du
Un des premiers objecteurs de conscience – pour ne point dire le premier –, maître en la façon de développer et propager le néo-malthusianisme, écrivain dont le talent ne peut être contesté par quiconque, logicien de grande envergure, rationaliste d’une conviction frappante, philosophe d’une tenue et d’une pratique exceptionnelle et exemplaire, c’est avec ferveur que nous suivions et admirions les créations et les présentations de cet Unique et parfait Bâtisseur qui, loin des foules et du bruit, a tant et tant contribué à apporter les matériaux principaux et indispensables à l’édification de cette somme qu’est la resplendissante An-archie.
Vaincu par « celle qui n’épargne personne », il a su, tout au cours d’une existence assez longue, faire de son passage sur la boule terraquée, une telle œuvre d’art, que si nous sommes réellement de ceux qui ne peuvent oublier l’apport fourni par les incomparables constructeurs d’idéaux flamboyants – malgré les regrets immenses qu’un pareil départ suscite en nos cœurs, – nous ne pouvons que conserver et fortifier en nous le souvenir le plus tenaillant de cet
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