La terre était chaude
Et il faisait doux comme au crépuscule.
Une étoile brillait dans le ciel du matin
Et l’on entendait le bruissement des eaux,
Des eaux chaudes qui descendaient de la montagne,
Et la poitrine de l’homme se gonflait,
Et sa gorge se serrait de bonheur.
C’était l’été de l’homme,
C’était l’été du monde.
Et le cœur de l’homme était chaud comme le cœur de la terre,
Et la lumière montait de l’horizon,
Et aux murmures du ruisseau se mêlait une rumeur.
La rumeur lointaine de la cité,
De la cité d’acier où mourait l’atome.
Où mourait l’atome pour que vive l’homme.
Pour que vive l’homme loin, loin de la ville,
Loin de la machine qui tournait pour l’homme.
Et sur le bord du ruisseau
Jouait un enfant nu,
Et son rire était clair comme le rire de l’eau,
Et la mère et le père riaient avec l’enfant,
Et le ruisseau emportait l’écho de leur bonheur
À tous les enfants du monde,
À tous les hommes du monde.
Du monde qui roulait dans la lumière d’été,
Dans la grande lumière de la vérité.
[/Serge