La Presse Anarchiste

Histoire mondiale de l’anarchisme, un appel personnel

Cher Cama­rade,

Quelques lignes pour appuyer ce qui est dit d’autre part. Il est indis­pen­sable, pour la bonne marche et la régu­la­ri­té de l’édition de l’His­toire mon­diale de l’Anarchisme, que le pla­ce­ment des fas­ci­cules soit assu­ré de façon parfaite.

Je me suis livré, pour assu­rer le lan­ce­ment, à un tra­vail de pros­pec­tion qui m’a pris un temps consi­dé­rable. Cela ne peut se renou­ve­ler chaque fois, sous peine de com­pro­mettre l’espacement pré­vu des tomes. Clas­ser les docu­ments, faire les ultimes recherches, écrire puis révi­ser les 128 pages du fas­ci­cule, cor­ri­ger les épreuves typo­gra­phiques, sur­veiller la mise en pages est une besogne suf­fi­sante pour un tri­mestre ; d’autant que je suis astreint à un tra­vail sala­rié pour assu­rer ma subsistance.

Épar­gnez-mois les sou­cis finan­ciers si l’œuvre que j’ai entre­prise vous plaît, que vous la jugez utile, voire néces­saire. À l’encontre du doc­teur Hel­las, je ne crois pas que la publi­ca­tion de Ce qu’il faut dire ait été inutile. J’y ai « contac­té » près de quatre mille cama­rades (vous êtes l’un d’eux), dont je devrais retrou­ver aujourd’­hui la plus grande par­tie autour de cette his­toire du mou­ve­ment anar­chiste mondial.

La publi­ca­tion de cette immense docu­men­ta­tion acca­pa­re­ra mon acti­vi­té durant au moins cinq années. C’est long, direz-vous. Pour­tant, le temps file comme un éclair lors­qu’il est employé de la sorte.

Votre tâche est toute tra­cée : dans la mesure où vous le pou­vez, inté­res­sez à ce tra­vail de longue haleine le plus d’amis pos­sible. Qui n’a pas dans ses rela­tions deux per­sonnes suf­fi­sam­ment aver­ties pour ne pas s’effrayer du sujet trai­té et même dési­reuses d’en connaître davan­tage sur l’évolution de l’anarchisme et les buts pour­sui­vis par ses théo­ri­ciens ? Mieux, vous êtes peut-être lié d’amitié avec d’anciens mili­tants ayant un tan­ti­net varié au cours des années de lutte, ou désa­bu­sés par cette période ingrate. Ils ont encore, croyez-moi, pour les idées qui ont ber­cé leur jeu­nesse, estime et sym­pa­thie, mal­gré l’apparence qu’ils donnent de les juger sans amé­ni­té. Ne lais­sez pas pas­ser l’occasion de les « récupérer » !

Soyez un infa­ti­gable « supporter ».

Quant à moi, j’assumerai avec joie, sans sou­ci des évé­ne­ments que beau­coup craignent, mais qui, je le pense, ne se pro­dui­ront pas, ma part de besogne pour votre plai­sir et le mien.

[/​Louis Lou­vet./​]

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