La Presse Anarchiste

Romance d’après-guerre

Des « pla­nistes » d’outre-Manche ont pro­po­sé à l’administration com­pé­tente de douer chaque citoyen d’un « numé­ro d’enregistrement ». À l’ouïe de cette nou­velle, un humo­riste anglais a ima­gi­né le poème (?) ci-des­sous qu’il a dénom­mé romance d’après guerre (la tra­duc­tion sans être lit­té­rale, rend exac­te­ment le sens de cette fantaisie).

Lorsque 6 473 238
S’agenouillant avec la fer­veur d’un amant,
Sup­plia : « Veux-tu être la com­pagne de na vie,
» ô toi, ma 49 263 bien-aimée ? »
Rou­gis­sante, elle fixa le parquet,
Et mur­mu­ra : « Oui, mais il nous faut
L’assentiment de 5834
Et la béné­dic­tion de 69 532

C’est ain­si que 6 473 238
Convo­la en justes noces avec la jolie 49 263.
L’union fut heureuse
Et le jour anni­ver­saire du mariage,
49 263 dit à son époux :
« 6 473 238 chéri.
Il fau­dra nous pro­cu­rer un berceau,
Puis trou­ver un nom pour le futur citoyen.
Lequel choi­sis-tu, sans plus attendre ? »

Et sur le champ,
Le futur père s’écria : « 89 326 »

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