La Presse Anarchiste

Le statut des objecteurs

Le sta­tut des objec­teurs de conscience a été défi­ni­ti­ve­ment voté. Il spé­ci­fie que, ceux qui en béné­fi­cie­ront, occu­pe­ront, en cas de guerre, des postes dan­ge­reux, et dès main­te­nant devront accep­ter les mis­sions et les tra­vaux qu’on leur impo­se­ra. Ce ne sera sans doute pas très drôle.

Sur­tout, les objec­teurs de conscience devront accom­plir le double de temps du ser­vice mili­taire accom­pli par les autres – car c’est d’un ser­vice mili­taire spé­cial qu’il s’agit. La bri­made der­rière la conces­sion. On n’en est pas surpris.

Socia­listes et com­mu­nistes ont voté contre sous pré­texte de désac­cord avec les condi­tions impo­sées. Mais les socia­listes – à part quelques indi­vi­dua­li­tés – ne se sont jamais occu­pés de ce pro­blème, et le seul homme d’État qui dès les pre­miers moments ait accep­té le prin­cipe de l’objection de conscience a été de Gaulle. Les condi­tions appor­tées l’ont été par sa majo­ri­té par­le­men­taire et par les offi­ciers et les géné­raux qui lui reprochent d’être un antimilitariste…

Quant aux com­mu­nistes, ils furent bien contents de trou­ver ces pré­textes. Car en URSS les objec­teurs de conscience sont enfer­més dans les asiles d’aliénés…

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