Voilà que Le Pen se sépare de Tixier et qu’il dit « tout » sur sa rupture, nous assurait Paris-Presse l’autre soir.
Il ne s’agirait que d’« un conflit de générations » et Tixier n’aurait plus pour lui que « des excités et des femmes sur le retour d’âge », Le Pen ralliant seul la frange pure et dure de l’ancien Mouvement T. V.
L’affaire promet, et l’on ne sait si le lion béarnais devenu vieux aura encore assez de ressource pour combattre cet adversaire inattendu.
Qu’il va falloir bientôt traiter de « fasciste assassin » ou éventuellement de barbouze.
Les choses sont en effet à ce point que Tixier serait allé jusqu’à faire reproche à Le Pen, qui « fait » dans le disque comme l’on sait, de vouloir éditer les discours de Philippe Henriot.
Qui eut pu croire une telle prévention concevable. Il est vrai que plus qu’un illustre précurseur, Philippe Henriot fut peut-être pour Tixier, en d’autres temps, un empêcheur de réussir. Celui-ci commença, en effet, de se produire quand l’autre tenait déjà la vedette et la tenait jalousement.
Cornac malheureux, on lui fera grief aussi bientôt de cette caravane que les résultats du 5 décembre montrèrent dérisoires encore plus qu’on n’aurait cru.
L’idée était probablement de lui, qui avait déjà tenté d’un pareil cirque, au temps de l’Algérie française, et on va la lui compter à crime, comme un dessein délibéré d’avoir voulu ridiculiser T. V. par des procédés de saltimbanque.
Mais ces petits règlements de comptes n’épuiseront pas le contentieux. Un bouche-à-oreille plus perfide est déjà en train.
Le Breton sera réputé de la plus grande noirceur, et dit affidé, peut-être, à ceux qu’il avait l’air de combattre.
La suspicion est dans l’air et Paris-Presse en se faisant l’écho complaisant des doléances de Le Pen contre son ex-pair et compagnon permettra encore qu’on soit plus insidieux.
Restera à Le Pen un renom de violence qu’il faudra soutenir s’il ne veut pas que sa légende s’entame !