Ils œuvrent pour l’idéal. Malgré l’incompréhension et les railleries, ils luttent avec foi, lançant leurs généreux appels par-dessus les mares croupissantes.
Pauvres, trahis, calomniés, ils portent néanmoins dans le cœur un monde fraternel. En leur solitude, l’homme se révèle mieux et l’art s’ennoblit.
Chaque effort les soulage, chaque souffrance les grandit. La foule des arrivistes ne corrompt point leurs pensées. Ils cherchent la vérité, obstinément, et n’acceptent aucune soumission.
Aux lâches, ils opposent une inébranlable sérénité. Souvent meurtris, nul coup n’émousse pourtant leur volonté. Le ventre creux, en butte à mille vexations, ils ont l’audace de vivre hors du troupeau.
Devant eux se ferment bien des portes. Repoussés par la « faiseuse de gloire », qui soutient les valets, ils se battent dans l’épuisant et cruel silence. Leurs chants ne trouvent pas d’écho.
La société peut les écraser ; ils sont encore plus forts que cette masse aveugle, puisque leur liberté est source d’univers intérieurs où la beauté donne au devoir son véritable sens.
[/Jean