La Presse Anarchiste

Brefs extraits

Nous avons choi­si quelques élé­ments qui nous ont paru impor­tants de la table ronde qui a eu lieu à Madrid le 7 jan­vier 1977 entre six cama­rades espa­gnols et les cama­rades de A. Rivis­ta Anar­chi­ca, de l’in­ter­view avec un mili­tant de Valence, le 8 jan­vier et de la table ronde faite à Valence le 9 janvier.

Madrid, 7 janvier 1977.

13. À Madrid, le syn­di­cat du spec­tacle a en ce moment entre 40 et 50 affi­liés, celui de l’En­sei­gne­ment, plus de 200, la Métal­lur­gie en avait 25 au départ et actuel­le­ment on en compte 100, les Arts Gra­phiques, entre 60 et 70.

14. (Syn­di­cat de l’En­sei­gne­ment) Je crois que beau­coup d’é­tu­diants sont dans la C.N.T. un peu par sno­bisme, et nous pou­vons le consta­ter du fait que nous sommes plus de 200, mais dans les assem­blées nous ne sommes pas plus que 60 – 70.

15. Au niveau natio­nal, il s’a­vère que le syn­di­cat de l’en­sei­gne­ment n’a pas la même valeur qu’à Madrid. Ain­si on a le cas de Bar­ce­lone, où les étu­diants ne sont pas admis et militent entre eux, tan­dis qu’à Sara­gosse ils ne sont pas admis offi­ciel­le­ment, mais en fait ils tra­vaillent dans le syn­di­cat. Ces pro­blèmes sont donc à résoudre.

16. La C.N.T. est petite mais les si fameuses C.C.O.O. ou l’U.G.T. le sont autant, et la dif­fé­rence n’est vrai­ment pas grande (…) La par­tie poli­ti­sée de la classe ouvrière est extrê­me­ment mino­ri­taire, envi­ron 5 – 10 % et c’est sur cette mino­ri­té que tous agissent.

17. Nous nous heur­tons par­fois à des pro­blèmes idéo­lo­giques (dans la C.N.T.) comme lorsque nous avons déci­dé de faire une cam­pagne pour tous les déte­nus aus­si bien poli­tiques que de droit com­mun. Il y a eu des cama­rades qui s’y sont oppo­sés en sou­te­nant que les gens n’é­taient pas prêts pour une chose de ce genre, ou bien qu’on ne pou­vait le faire, parce que c’é­tait faire de la poli­tique. Je ne sais pas ce que font ces gens dans la C.N.T., qui est tout autre chose qu’un syn­di­cat réfor­miste ou qui du moins pré­tend ne pas l’être. À mon avis, beau­coup de gens sont venus avec de bonnes inten­tions, mais réfor­mistes, et ne veulent pas d’un syn­di­cat révo­lu­tion­naire. C’est un pro­blème très important.

Valence, 8 janvier 1977.

18. Avant la recons­truc­tion la pro­pa­gande écrite était très réduite par manque de moyens financiers.

19. Cer­tains cama­rades ont par­ti­ci­pé aux élec­tions syn­di­cales de 1975.

20. Dans la ville : le syn­di­cat de la Métal­lur­gie a envi­ron 150 membres, le Bâti­ment 30, l’En­sei­gne­ment 40, la San­té 40, des pro­fes­sions diverses 20, la Banque 20.

21. À Valence il existe aus­si de nom­breux groupes qui se défi­nissent comme auto­nomes et qui, au départ, ne vou­laient pas entendre par­ler de la C.N.T. ; main­te­nant ils com­mencent à entrer et nous pen­sons que ce pro­ces­sus va continuer.

22. À Valence l’al­liance U.G.T.-C.N.T. a été réalisée.

Valence, 9 jan­vier 1977.

23. Il ne faut pas oublier que la C.N.T. réap­pa­raît avec une série de ten­dances en son sein et de contra­dic­tions qui ont eu lieu éga­le­ment dans le pas­sé. En outre, une par­tie de la C.N.T. d’au­jourd’­hui. à cause de ses cri­tiques assez fortes contre le Par­ti Com­mu­niste, se trouve dans un cer­tain sens favo­ri­sée par le régime pré­ci­sé­ment à cause de son anti­com­mu­nisme, et cela est contra­dic­toire et dangereux.

24. Je pense que la C.N.T. en Espagne ne pour­ra pas deve­nir majo­ri­taire si ce n’est dans des moments his­to­riques pré­cis, mais ce qui est impor­tant c’est qu’elle existe comme alter­na­tive et, donc, qu’elle soit un point de ral­lie­ment pour toute une série de gens rebelles.

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