Plusieurs tentatives d’explication ont été abordées dans nos réunions mais aucune n’a trouvé l’unanimité à l’intérieur du groupe, étant toutes reconnues comme partiellement vraies. Les divergences tournent autour de l’importance relative de chaque explication. Nous essaierons donc de les présenter toutes sans que pour autant l’ordre choisi soit considéré en fonction de leur priorité : difficultés économiques ou plutôt financières. La Lanterne Noire tire à 2000 exemplaires et se vend bien… mais nous avons beaucoup de mal à toucher cet argent, en particulier celui des librairies de province et de l’étranger. Nous avons choisi de ne pas passer par un distributeur, donc nous nous chargeons nous-mêmes des dépôts en librairie et à l’exception des endroits où l’on passe personnellement, les règlements sont lents, tardifs, ou nuls. En général, nous terminons de payer l’imprimerie juste avant la sortie du numéro suivant ;
conflits et tensions à l’intérieur du groupe, présents dès sa constitution. Divergences aussi bien quant à la forme qu’à l’orientation « idéologique ». Le départ de quelques camarades durant l’année 76 en fut certainement le résultat, mais dans la mesure où les raisons qui les amenèrent à quitter la revue ne furent pas clairement explicitées dans tous les cas, il était bien difficile pour les restants de le faire à leur place. Cette situation conflictive a sûrement rendu difficile l’intégration des nouveaux camarades qui se sont approchés de nous pour participer à la revue. Bien entendu, l’éloignement des uns et la non intégration des autres impliquent des « rédacteurs » en moins pour la revue. Et là nous abordons un autre volet du problème.
Dans le groupe, il y a des gens qui écrivent et quelques-uns qui n’écrivent pas. C’est une évidence, une constatation qu’on souhaiterait pouvoir changer, mais pour cela la seule volonté de le faire ne suffit pas.
Par ailleurs, les lecteurs nous écrivent rarement pour proposer des collaborations ou pour présenter des critiques et, sauf quelques rares exceptions, la totalité de la revue est « produite » par les membres du groupe. Nous ne pouvons que le regretter et nous profitons de cette occasion pour faire appel à un plus large échange.
Mais tout ceci n’explique pas le retard dans la parution. Tout simplement parce qu’il n’y a pas de retard ! Depuis le premier numéro et quoi qu’on fasse, quoi qu’on dise, avec ou sans bulletin entre les numéros, avant ou après les départs. La Lanterne Noire a gardé une vitesse de croisière très régulière (nous n’en sommes pas fiers !) : de 5 à 6 mois d’intervalle entre chaque numéro.
Dans nos prochaines réunions nous espérons pouvoir consacrer un peu de temps à la discussion sur notre façon de fonctionner et en tirer des changements qui nous permettent plus de dynamisme.
La Lanterne Noire