« Cette cérémonie va être essentiellement martiale. Ce sera une profession de foi militaire ». — Voilà le symbole des apôtres avantageusement remplacé. Plus de croyants : tous des militaires. — « Nous avons assez de l’Église dormante : faites renaître l’Église militante. » — « Vive l’armée !» ― « Ce que vous venez chercher ici, ce n’est pas la patience, c’est le glaive. » — Quel est donc l’hérétique qui a dit : « Celui qui tirera l’épée, périra par l’épée !» Quel est donc l’hérétique qui a dit : « Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés enfants de Dieu ?» O Christ ! Va-t-en ! — « Ne voyez pas seulement en Notre Dame, la Vierge qui prie : elle est aussi la Vierge guerrière. » — Marie, une guerrière, un soldat !
Tel a été le sermon. Tel est l’évangile de Lourdes, un évangile qui sent la poudre, un évangile où la croix fait place au sabre, un évangile où la religion n’est plus que de la politique, une effroyable, une odieuse politique !
Le P. Coubé a été plus loin encore.
Son Christ n’est qu’un nationaliste, membre de la Patrie française ! Il l’a déclaré : « Le Christ s’est montré bon Français à Tolbiac, à Patay, à Paray-le-Monial, à Lourdes » — Mais alors, ce Christ ne peut par être le Christ des Allemands, des Anglais ! Il ne peut pas même être le Christ de tous les Français qui ne reconnaissent pas, en M. Lemaître, le dernier et le plus grand des Pères de l’Église.
Quel homme de bon sens voudrait encore un seul instant de ce christianisme monstrueux et scandaleux ?
E. Doumergue (Le Signal).