La Presse Anarchiste

La scission de Lyon

Le Congrès de Lyon a vu se pro­duire une nou­velle scis­sion dans le Par­ti Socia­liste, déjà bien divi­sé. Imi­tant l’exemple don­né par les gues­distes à la salle Wagram, le Par­ti Socia­liste Révo­lu­tion­naire et l’Al­liance Com­mu­niste ont aban­don­né leurs camarades.

Cher­chez la rai­son : la poli­tique. C’est tou­jours la fameuse ques­tion Mil­le­rand. Mil­le­rand a fait du bien dans le poste qu’il occupe actuel­le­ment, c’est incon­tes­table, mais il a com­pro­mis un par­ti qui devait être intan­gible dans un cer­tain nombre d’a­ven­tures fâcheuses.

Voi­là ce qu’on gagne à s’oc­cu­per de poli­tique. La poli­tique, c’est la grande per­tur­ba­trice, la semeuse de dis­cordes, l’en­ve­ni­meuse de querelles.

Peuple, quand feras-tu tes affaires toi-même ? Vois le champ qui s’ouvre devant toi : Syn­di­cats pro­fes­sion­nels, coopé­ra­tives de pro­duc­tion, coopé­ra­tions de toutes espèces. Qu’il est vaste ? Nous savons que la trans­for­ma­tion de cette Socié­té égoïste et injuste ne peut être l’af­faire d’un jour, qu’il faut rendre le pro­lé­ta­riat conscient de sa force et ses facul­tés éman­ci­pa­trices ; mais il n’at­tein­dra jamais le but en abdi­quant entre les mains des meneurs et des poli­ti­ciens. Cama­rades, C’est là la solu­tion. Soyez des hommes. Mais pour cela, il vous faut un idéal, un idéal de jus­tice et de soli­da­ri­té auquel il nous faut sacri­fier pas­sions, appé­tits vils et bas, pen­chants vul­gaires. ― Idéal qui nous per­met­tra de semer les graines de la Déli­vrance, de plan­ter les jalons de la Socié­té future. — Idéal plus éle­vé que ce sol pétri de misères et d’i­ni­qui­tés. En route vers cet idéal, celui que pro­clame l’Ère Nou­velle !

E.A.

La Presse Anarchiste