À travers le monde
Les travailleurs espagnols qui ont souffert et qui semblent, eux aussi, avoir été très désorientés par la guerre, s'agitent fiévreusement. Le souffle de la révolte qui secoue le vieux monde semble vouloir gagner l'Espagne.
Les Catalans, ou plutôt les Catalanistes, ont cru que le moment opportun pour faire valoir tout le programme de leurs revendications était arrivé; non seulement ils voudraient arracher leur autonomie au gouvernement d'Alphonse XIII, mais ils voudraient aussi exiger leur complète indépendance.
La Constitution espagnole favorise dans une grande mesure les aspirations catalanistes; aussi, la cour de Madrid n'a pas hésité à prendre les devants, elle a fait de ce précieux parchemin que les démocrates de la péninsule ibérique ont largement payé au prix de leur sang, un simple chiffon de papier. Quelques protestations s'étant élevées devant les Chambres espagnoles, le chef du gouvernement, sans périphrases, ni circonlocutions d'aucune sorte, a franchement déclaré que la Constitution gênant l'action du gouvernement, il l'avait simplement reléguée quelque part. Plusieurs ex-premiers, des conservateurs et des libéraux se levèrent aussitôt, non pour protester, mais pour affirmer sans équivoque, que dans des circonstances semblables, ils en auraient fait tout autant. Cependant, aux dernières élections, récemment, les suffrages du peuple s'étaient affirmés en faveur d'un système gouvernemental plus en accord avec le droit et la justice…
À quand l'incendie qui purifiera l'Espagne moyenâgeuse?