Nous ne sommes libres qu’intérieurement. Il faut toujours se débattre contre quelqu’un ou quelque chose. C’est dans ce combat quotidien pour demeurer soi et conserver son indépendance que consiste la vraie liberté.
L’an-archiste n’est pas le lanceur de bombes. C’est le lanceur d’idées. « Il n’est d’explosion qu’un livre », disait Mallarmé le lendemain de l’attentat du restaurant Foyot, dont Laurent Tailhade, an-archiste lui-même fut la première victime.
Beaucoup de gens prennent leurs désirs pour des réalités. Ils s’exposent ainsi à d’amères désillusions n’ayant pas voulu écouter ceux qui les mettaient en garde contre leurs chimères.
Tous les mots ont un sens précis que chacun traduit à sa manière. D’où les maux qu’ils engendrent.
En politique, le principe de l’identité des contraires se vérifie chaque matin. Les extrêmes se touchent. Ce qui justifie pleinement le dicton bien connu : « Plus ça change… ». Ce que Clairette traduisait par « Ce n’était pas la peine, assurément, de changer de gouvernement ».
Ce n’est pas en un jour que l’être incivilisé que nous sommes, réformera ses moeurs et sa mentalité. Il n’y parviendra que par une volonté opiniâtre et une patience à toute épreuve. Une éducation rationnelle, mieux qu’une révolution brutale, en fera un être nouveau.
L’Homme retrouvé sous ses déformations, débarrassé de ses scories, délivré de ses tares et de ses préjugés, tel est le modèle que chacun de nous doit avoir constamment sous les yeux et qu’il doit s’efforcer de réaliser dès maintenant, au sein d’un monde imparfait.
Gérard de Lacaze-Duthiers