Je porte ton corps sur mon visage
pareil à l’ambition de la nuit.
Il y a tellement d’ ‘toiles en sillage
que nous sommes au monde tout entier unis.
(Lorsque j’ai silencieux dégrafé ton corsage
j’ai songé découvrir un doux ange attiédi.)
— O —
Les rues s’en vont cherchant la cendre de l’aurore
la Seine chante très doucement.
Mon rêve est cette Image de toi qui dévore
grande flamme et jeu lactescent.
(Un grillon oublié stridule et l’eau implore
que la nuit soit douceur d’un beau sommeil d’enfant.)
Henri Lambert, juin 1945