Sciences et philosophie.
1° La Lutte pour l’existence et l’Association pour la lutte, par J.-J. de Lanessan, petite plaquette à 1 fr. 50, chez O. Doin, éditeur, 8, place de l’Odéon. Cette brochure est une argumentation contre le droit de la force inventé par les bourgeois pour légitimer leur société, et une affirmation de la loi de solidarité entre les individus le même espèce.
2° Le Transformisme, par le même, 7 francs, chez le même éditeur. Dans ce livre est démontré l’origine animale de l’homme, sa lente évolution On y trouve divers arguments en faveur de l’initiative individuelle, du groupement des affinités, proclamés par les anarchistes.
Économie politique et sociale
3° Les Gaspillages des Sociétés Modernes. par Novicow, 1 vol. 5 francs, chez Alcan, 108, boulevard-Saint-Germain. C’est le livre d’un économiste, mais, à l’encontre des livres de l’économie officielle. celui-ci raconte de bonnes choses. Certes, il a, à l’égard de l’idée socialiste, de reprise de possession toute la mauvaise foi de l’école dont il fait partie, mais, à côté de cela, que d’aveux il contient sur la mauvaise organisation sociale et sur les brigandages du capitalisme.
Romans
4° Un dilemme de J.-K. Huysmans. 1 vol. 2 francs, chez Stock, place du Théâtre-Français. L’auteur quand il a écrit cela avait déjà toute sa haine de la saleté bourgeoise, mais le cerveau n’était pas encore fêlé par l’idée mystique, aussi a‑t-il fait là dedans une esquisse vraie des mœurs actuelles ; un tableau édifiant de la morale bourgeoise, raconté ce que vaut la famille selon le code.
Livres de Polémique.
5° Le Banditisme en Kabylie, par G. Violard, 1 vol. 3 fr.50. chez Savine, 12 rue des Pyramides. L’auteur ayant habité l’Algérie doit être à même de connaître ce dont il parle. Livre curieux à lire, pour ceux qui ne connaissent pas l’imbécilité des bureaux, la canaillerie administrative, les beautés d’une colonisation ou d’un protectorat.
6° La Pétaudière Coloniale, par A. ‑H. Canu, 1 vol. 3 fr.50, chez Chamuel, rue de Trévise, 29. Livre contenant sur l’Afrique noire et l’Indochine des faits analogues à ceux que raconte le précédent sur l’Algérie. L’auteur ici ne nous semble faire la guerre à une partie des hommes au pouvoir que parce que le clan dont il fait lui-même partie en est exclus. De là, un certain cachet de personnalité que porte son livre. Mais comme ce n’est que lorsqu’ils se disputent entre eux que nous pouvons connaître les canailleries de nos maîtres, cela a toujours son utilité.
(à suivre.)