N’empêche que, à force de bourlinguer, elle accomplit ce que les astronomes appellent sa révolution.
En vertu de lois mécaniques et naturelles.
Comment voudrait-on que, dans un univers où tout s’agite, le prolétariat ne s’agitât pas ?
Remué, lui aussi, peut-être à son insu, par des forces centrifuges et centripètes, il bouge, le prolétariat. On ne pas aller jusqu’à dire qu’il fait, lui aussi, sa révolution, mais tout de même, il bouge ! Et quand il bouge, ça fait du bruit.
Et il ira coin, s’il continue.
Parti d’abord de la Bastille sous la conduite de son Daladier — qui fut tout de même un prodigieux marchand de gloire à la sauvette — il en est arrivé bientôt à la Nation.
Or, quand on en est à la Nation, on est si près de la Concorde qu’il n’y a qu’un pas, comme chacun sait. Vite franchi ! Juste le temps de déclarer une guerre et de transformer le Front popu en Front national.
Car maintenant, dans la classe ouvrière, on est Front nationale.
Par intérim.
Il est tout de même fier, le brave prolo ; car ; malgré tout, on lui a permis d’être un tout petit peu de la revue.
Oh ! bien sûr, il eût préféré être du défilé du matin, avec les brillants officiers, les vestes rouges et toute la clique.
Enfin, c’est déjà quelque chose d’entrer dans la Voie triomphale. Et la queue, il en a l’habitude.
Marche prolétariat !
Marche ! Et un jour, à force de défiler dans les rues de Paris, tu trouveras la voie.
Et tu t’engageras bien, sans tambour, ni trompette, mais résolument, dons la rue de la Paix.
Car il doit bien y avoir des « rues de la Paix » un peu partout ? En Angleterre, en Amérique, en Allemagne, et ailleurs…