La Presse Anarchiste

Cinéma, Radio

Le temps ne se prête guère aux sor­ties, et nous ne sommes allés ni au théâtre ni au music-hall ce mois-ci. Pour y voir quoi, d’ailleurs ? Et puis, ces messieurs-dames sont en pleine crise d’épu­ra­tion. (On perd son temps comme on peut !) Il con­vient donc d’at­ten­dre que soient défini­tive­ment classés les « bons » et les « mau­vais ». (En se bas­ant sur quoi ? Per­son­ne n’en sait rien. Et c’est là le côté le plus drôle de l’histoire.) 

Par con­tre, nous sommes allés deux fois au ciné­ma. Sim­ple­ment pour y revoir l’Etrange sur­sis, et Vous ne l’emporterez pas avec vous. (Voilà une chose que nous savons par­faite­ment, ici ; mais qu’il serait bon que les bour­geois et les ban­quiers se met­tent dans la tête une fois pour toutes). 

Nous avons aus­si enten­du le tour de chant de Jacques Grel­lo. Par­mi ses nou­velles chan­sons, il y en a une sur la céré­monie de la sig­na­ture du pacte fran­co-sovié­tique, qui vaut son verre de vod­ka. Brave Grello ! 

Et donc, étant si peu sor­ti, nous avons eu tout le loisir néces­saire pour nous occu­per de la radio. 

Saint-Granier père et fils sont tou­jours en vie. Jean-Jacques Vital a une activ­ité débor­dante, une pronon­ci­a­tion défectueuse et un tan­ti­net vul­gaire, et un goût déplorable. Jean Delet­tre, entre deux émis­sions, prof­ite de sa sit­u­a­tion pour cen­sur­er les petits copains. 

Trois fois par semaine, Tartem­pi­on et Come­lalune nous expliquent le « pourquoi que le char­bon à cause de l’élec­tric­ité que les loco­mo­tives par pro­fu­sion de bom­barde­ments sabo­teurs libéra­toires mal­gré les heures sup­plé­men­taires des mineurs et le gel des canaux voulu par un froid tout à fait logique mal­gré le dévoue­ment des mariniers et le manque de pneus pour camions sans essence », etc. ! 

Le same­di, à 23 heures, on passe au moins un bon moment. Sous le titre École buis­son­nière, on a octroyé cinq émis­sions d’une demi-heure à Jacques Prévert ou plutôt à ses chan­sons. En ce qui con­cerne Prévert, on aurait mieux fait de nous don­ner une belle émis­sion, con­sacrée aux dia­logues de ses films. Ça c’é­tait nor­mal, et juste, parce que pour les dia­logues, Prévert c’est quelqu’un ! Mais pour les chan­sons… zéro ! On en arrive à trou­ver que Reginel­la et Tchi-tchi sont des chefs d’oeu­vre ! Ça n’est plus l’é­cole buis­son­nière, ce sont des heures de consigne ! 


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