Toutes les organisations politiques, syndicales et autres, présentent des « programmes » nouveaux et font miroiter des améliorations sensibles des conditions de vie des classes défavorisées.
Ce n’est pas nous qui sommes surpris par les innovations (?) de ces « réformateurs ». Et nous savonss que la population demeure elle-même souvent sceptique devant tant de belles promesses.
Mais le mouvement libertaire, quelle solution propose-t-il au marasme, dle même qu’au problème posé par l’exploitation ?
Quelle organisation oppose-t-il à tous les systèmes qu’il combat avec tant de persévérance et critique avec tant de précision ?
Très justes sont les objections des anarchistes, entend-on dire fréquemment, mais que proposent-ils en place de ce qu’ils veulent voir disparaître ?
Combien de fois le militant est-il questionné sur ce que nous voulons, sur ce que seront nos vues sur l’organisation économique et sociale.
Jusqu’à présent, il a été de coutume de répondre à des questions semblables par des affirmations surtout philosophiques et non par des solutions pratiques des problèmes posés par la vie collective. Toute la littérature libertaire, si elle est riche en enseignements philosophiques, n’est pas toujours assez près des réalités présentes.
Or, au moment où toutes les expériences sociales tentées ont fait faillite et alors que celles en cours sont vouées à l’échec, l’heure est venue de présenter la solution à laquelle l’humanité sera fatalement amenée à recourir parce que c’est la seule qui satisfera matériellement et moralement l’ensemble des individus tout en leur assurant la liberté. Cette solution, c’est le fédéralisme libertaire.
Cependant, si celui-ci est le credo social de tous les anarchistes et bien que des oeuvres remarquables aient été écrites autrefois par nos meilleurs théoriciens, aucun ouvrage présentant la chose simplement, avec des données adaptées aux possibilités actuelles de production, n’était sorti.
Le chapitre qui en constitue l’avant-propos critique sévèrement la société actuelle. Le rôle néfaste du capitalisme et de l’État y est mis à nu sans ménagement. Toutes les formes étatiques y sont brièvement mentionnées et leur incapacité créatrice démontrées (l’État « prolétarien » n’y est pas ménagé).
Le deuxième y développe les principes économiques, sociaux et moraux qui doivent inspirer toute révolution digne de ce nom et exalte le fédéralisme libertaire.
Au troisième chapitre commence la construction d’un monde fédéraliste tel qu’il pourrait être réalisé aujourd’hui.
Il y est tout d’abord traité de la consommation, qui devient le guide de la production. Ensuite vient la production avec ses coopératives (aujourd’hui syndicats). Elle est examinée dans les domaines industriels, agricole et artisanal.
Des organismes locaux, régionaux et interrégionaux assurent la coordination de tous les rouages de cette économie.
Au chapitre quatre, nous arrivons à la commune, qui sera la cellule de base de la société fédéraliste. C’est elle qui contrôlera les grands services publics alors que les coopératives de production les géreront.
Le chapitre cinq est consacré au problème de la défense de la révolution pour le cas où celle-ci ne serait pas encore universelle.
Le chapitre six, qui est la conclusion, s’intitule « Conditions de la transformation ». Il souligne que la violence révolutionnaire ne pourra être évitée du fait que les privilégiés ne voudront pas renoncer aux avantages que leur donne le régime actuel.
L’heure de la révolution n’ayant pas encore sonné, il y a lieu de combattre le système actuel par les méthodes pacifiques.
Toute la stérilité de la lutte sur le plan politique y est démontrée. Par contre la lutte dans le domaine économique, quand elle est intelligemment menée, doit donner des résultats.
Les avantages à obtenir, pour les classes exploitées devront être de tous ordres ; et non seulement matériels et temporaires comme les augmentations de salaires. Toute l’importance du facteur « éducation » y est souligné.
Cette plaquette, format 21 – 17 fait 64 pages. Son prix est de six francs. Passer toute commande au Mouvement Libertaire, 10, rue Lancry, Paris (Xe) ; compte-chèque postaux : Laurant 589 – 76 Paris.