I
Chrétiens et prolétaires, nous avons souvent déploré l’absence d’un journal de propagande populaire, qui, tout en proclamant nos convictions, fit une part équitable à nos revendications et à nos aspirations, sans les séparer de nos espérances, de notre foi et de notre ardent désir d’y amener les autres.
C’est cette lacune que l’Ère Nouvelle essaiera de combler, rédigée qu’elle est en dehors de toute préoccupation ecclésiastique ou politique.
Chrétiens d’avant-garde, disciples de celui qui n’eût pas un lieu où reposer sa tête, nous croyons en l’Évangile qu’il vint apporter à l’humanité, non point en un Évangile tronqué, défiguré, amoindri par les compromissions avec les puissances de ce monde ou les dogmatiques des Facultés, mais en un Évangile absolu, complet,
C’est cet Évangile intégral que l’Ère Nouvelle s’efforcera d’annoncer à ses lecteurs.
II
Nous sommes de ceux qui attendent impatiemment la Terre Nouvelle dont parle l’Évangile.
D’où il découle que cette Société future différera totalement de celle où nous vivons actuellement, terre de souffrance où règne, hélas, en maître, l’injustice ; où abondent douleurs, deuils et larmes
Ce monde béni ne connaîtra donc point :
-
L’exploitation de l’homme par l’homme , quelque forme qu’elle revête. - Le
paupérisme , quelque prétexte qu’on invoque pour légitimer son existence - L’
aumône , de quelque nom qu’on la décore. - La
guerre ou l’homicide légalement organisé. - Un
petit nombre d’hommes ayant tout le confort désirable : appartements spacieux, bien aérés, magnifiquement meublés, vêtements en abondance, nourriture copieuse, saine, bien cuite, tandis que lamultitude , mal vêtue, s’entasse en d’étroits logements malsains, privés d’air, mange peu et se nourrit souvent de mets avariés. - Une
minorité , possédant ou gagnant de grosses sommes, se trouvant de ce fait à l’abri du besoin et faisant le plus souvent étalage d’un luxe insolent, tandis que lamajorité , végète, gagne péniblement sa subsistance, à la merci qu’elle est des caprices, du chômage et du capital. - Les instruments de la production aux mains d’un petit nombre de bandits, tandis que la majorité, sans laquelle leur valeur ou leur utilité serait nulle, doit, dans l’économie actuelle, renoncer à tout espoir de les voir devenir
siens . - Le
cléricalisme , autrement dit l’esprit d’intolérance, d’oppression et de fanatisme superstitieux.
Aucun chrétien digne de ce nom ne pourrait sérieusement soutenir que des iniquités de ce genre, et mille autres semblables
Voilà pour l’Évangile
III
Le côté social de l’Évangile ne nous laissera pas négliger son côté
Donc, parce que nous aimons notre prochain, parce que ce sont des fléaux sociaux, parce que l’Évangile les
IV
Notre tâche serait incomplète si nous n’accordions une place aussi vaste au côté
V
L’Ère Nouvelle étant indépendante de toute secte, de toute église, de toute coterie, n’aura donc aucune raison de
Ce n’est pas sans une certaine conscience des difficultés que nous lançons notre modeste feuille. Notre seule excuse est que nous la créons avec foi et avec bonne foi.
Ce sont nos uniques ressources, y compris notre intense conviction que le mode d’évangélisation laïque que défend l’Ère Nouvelle est le seul qui puisse atteindre effectivement la foule. Cette foi, cette bonne foi, cette conviction, ne sont-elles pas déjà le gage du succès ? Dieu fasse qu’elles contribuent à la venue de cette
La rédaction