La Presse Anarchiste

Pages de l’Évangile

La vie

Nous sommes des chré­tiens, c’est enten­du, car nous ne cachons pas notre dra­peau dans notre poche, mais des chré­tiens de l’É­van­gile. Qu’est-ce être chré­tien ? me dites-vous. C’est imi­ter et suivre le Christ, c’est pos­sé­der son Esprit. Et qui était ce Christ ? Il fut celui qui dit de lui-même : Je suis le che­min, la véri­té et la vie. La vie, non point une sta­tue en plâtre, ou en or, devant laquelle on fera quelque génu­flexion, non point un fon­da­teur de secte, non point un article de foi, mais la Vie, « je suis la Vie. » Il est la vie de l’âme.

Qui­conque croit en lui, « naît de nou­veau », c’est-à-dire passe par une crise inté­rieure qui le renou­velle, le régé­nère lui fait haïr le mal, le presse, le contraint à deve­nir doux, bon et pur, comme le Christ. La ques­tion n’est donc plus de savoir si on doit croire au Christ comme on y croit dans cette Église-ci ou dans celle-là. La ques­tion revient à ceci : ai-je la vie réelle ou n’ai-je qu’une appa­rence de vie ? Ain­si posée, elle devient inté­res­sante à résoudre, car si je ne pos­sède qu’une appa­rence de vie, autant vaut dire que je suis mort… 

Mort, quand il est si facile de suivre celui qui est la vie ! Est-ce que vrai­ment ça n’en vaut pas la peine ?

E.A.

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