Ces lois, votées par le gouvernement d’un ministre qui s’efforce de faire comprendre au peuple courbé sous son poing de fer qu’il faut combattre les ennemis de la société civile, sur le drapeau desquels brillent ces mots : « Sans Dieu ni Maîtres » et se rallier sous l’auguste bannière portant l’aphorisme : « Pour Dieu, pour le Roi et pour la Patrie ». (discours de Naples), ces lois pourtant ont eu et auront pour effet d’attirer de plus en plus les sympathies à notre cause.
Il importe donc moins, le sacrifice de tant d’hommes généreux qui souffrent à présent les rigueurs de la réclusion de Porto-Ercole, la Sibérie de la libre Italie, car l’écho de leurs souffrances qui font frémir d’indignation tout noble coeur, propage leurs principes de rénovation sociale parmi le peuple qui admire leur martyre, leur fermeté et leur héroïsme.
Il n’y a pas de ville en Italie qui n’ait vu déporter d’intègres citoyens coupables simplement d’aspirer à la liberté, à la solidarité humaine, à l’amour et à la paix universelle. Et en tous coins de l’Italie, quelque mère dans la prostration de la misère, pleure un fils que lui a volé la Justice de l’État, quelque jeune épouse songe tristement au compagnon de sa vie arraché à ses caresses, à son amour, ou quelque vieillard gémit sur la perte de ses fils, qui lui procuraient le pain qu’il ne peut plus gagner.
Innombrables sont les procès forgés par les questures sous l’éternelle rubrique : Associazione a delinquere. Nous vivons dans une période presque sans pareille, quant aux basses et lâches persécutions dirigées contre les idées révolutionnaires.
Nul doute que cette réaction ne rende un immense service à nos idées.