La Presse Anarchiste

Mouvement social

Les progressistes au County-Council de Londres

Le Coun­ty-Coun­cil de Lon­dres qui a infin­i­ment plus de fonc­tion­naires supérieurs, c’est-à-dire inutiles, que l’an­cien Con­seil mét­ro­pol­i­tain, vient d’aug­menter con­sid­érable­ment leurs appointe­ments. Les mem­bres de ce con­seil qui se don­nent impro­pre­ment le nom de pro­gres­sistes com­pren­nent le pro­grès d’une manière orig­i­nale, sous forme de cor­rup­tion d’un nou­veau genre, inter­pré­tant la loi selon la let­tre et non selon l’e­sprit, à leur prof­it personnel. 

Le Code munic­i­pal des cor­po­ra­tions con­tient une clause très juste inter­dis­ant au Con­seil d’avoir des rap­ports d’in­térêts avec ses pro­pres mem­bres, mais il autorise des annonces dans un jour­nal, alors même qu’un des con­seillers serait action­naire de ce jour­nal. Les soi-dis­ant pro­gres­sistes sont par­tis de là pour fonder un jour­nal dont ils sont restés action­naires et qu’ils sou­ti­en­nent par les annonces du Con­seil, dont ils votent l’in­ser­tion. Ce fait scan­daleux a été sig­nalé par M. Boul­nois et d’autres mem­bres, mais les pré­var­i­ca­teurs l’ont emporté. 

Comme le par­ti pro­gres­siste est cen­sé représen­ter le social­isme au Con­seil de Lon­dres, il serait à désir­er que les social­istes de toute nuance s’empressent de blâmer cet acte éminem­ment anti­so­cial qui ne peut que décon­sid­ér­er le social­isme aux yeux des hon­nêtes gens.

T. Bolas (Lib­er­ty, n° 15, mars 1895.) 


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