La Presse Anarchiste

Accord des Groupes Anarchistes Fédérés (Italie) : G.A.F.

Traduit de : Che cosa sono i G.A.F. Edi­zioni del C.D.A.

1. Les groupes anar­chistes fédérés sont une fédéra­tion de ten­dances, c’est-à-dire une fédéra­tion de groupes affini­taires quant à l’ori­en­ta­tion stratégique, aux analy­ses et aux con­cep­tions organ­i­sa­tion­nelles, au sein du Mou­ve­ment anar­chiste de langue italienne. 

2. Les bases recon­nues de cette affinité sont le pro­gramme (par­tielle­ment traduit dans ce numéro de La Lanterne Noire) et la forme d’or­gan­i­sa­tion exprimée par cet accord. 

3. Les rap­ports entre les groupes sont directs. Chaque groupe est lié à tous les autres par des échanges réguliers d’idées et d’aide, dans tous les domaines pos­si­bles et utiles. 

4. La cor­re­spon­dance, avec les autres fédéra­tions, les ini­tia­tives, les groupes et les cama­rades du mou­ve­ment, peut pass­er à tra­vers un doc­u­ment fédéral qui pour­ra inté­gr­er, mais pas sub­stituer, la présence active et directe dans le mou­ve­ment des groupes eux-mêmes. 

5. L’ac­tiv­ité de chaque groupe, ou d’une par­tie des groupes, n’en­gage pas la respon­s­abil­ité de la fédéra­tion entière. Aucun groupe ne peut agir ou pren­dre posi­tion au nom de la fédéra­tion, sauf avec un man­dat pré­cis et spé­ci­fique de la fédéra­tion elle-même. 

6. De l’affinité, de la fréquence et la régu­lar­ité des rap­ports entre les groupes fédérés découle naturelle­ment une con­cor­dance dans la pra­tique générale des groupes eux-mêmes. Cette con­cor­dance peut s’ex­primer dans des pro­grammes com­muns de tra­vail à brève, moyenne, et longue échéance. 

7. Aux ini­tia­tives pris­es par un ou plusieurs groupes, les autres groupes peu­vent col­la­bor­er, dans la mesure et suiv­ant les modal­ités établies à chaque fois par le ou les groupes ini­ti­a­teurs, en toute autonomie, sauf l’oblig­a­tion de respecter les accords pris éventuelle­ment par les autres. 

8. Sur invi­ta­tion d’un groupe fédéré, des cama­rades et des groupes anar­chistes, non adhérents à la fédéra­tion, peu­vent par­ticiper comme obser­va­teurs, aux assem­blées en total­ité ou en partie. 

9. Les déci­sions pris­es à l’u­na­nim­ité sont pris­es en charge par la fédéra­tion entière ; celles pris­es par une par­tie seule­ment, sont pris­es en charge par ceux qui l’ont accep­té seule­ment. Les déci­sions de l’assem­blée doivent être rec­ti­fiées par les groupes, et sont con­sid­érées telles, si elles ne sont pas con­testées dans les quinze jours après l’assemblée. 

10. Un « réseau de défense », con­sti­tué par au moins qua­tre cama­rades géo­graphique­ment représen­tat­ifs, s’oc­cupe des ques­tions « antiré­pres­sion » ; chaque cama­rade est respon­s­able devant son groupe. Le réseau dans son ensem­ble est respon­s­able devant les assem­blées de la fédération. 

11. Les groupes versent 10 % de leurs entrées dans un fond fédéral dont l’assem­blée décide l’utilisation. 

12. Un groupe peut adhér­er à la fédéra­tion s’il accepte le doc­u­ment pro­gram­matif, l’ac­cord présent, et si les groupes adhérents sont tous d’ac­cord. De la même manière, un groupe peut cess­er de faire par­tie de la fédéra­tion pour les motifs con­traires et par juge­ment unanime des autres groupes. 

13. Le présent accord et le doc­u­ment pro­gram­matif sont mod­i­fi­ables par la volon­té unanime de l’assem­blée, et rat­i­fiés ensuite par les groupes sur tous les points.

Groupes et Fédérations

La struc­ture organ­i­sa­tion­nelle du mou­ve­ment anar­chiste doit cor­re­spon­dre à sa struc­ture plu­ral­iste, c’est-à-dire doit s’ar­tic­uler dans une con­fédéra­tion — formelle ou informelle — de fédéra­tions de ten­dances (qui réu­nis­sent les groupes sur la base d’une manière com­mune de con­sid­ér­er l’a­n­ar­chisme), et dans des fédéra­tions géo­graphiques (qui réu­nis­sent les groupes sur la base de l’ap­par­te­nance à une même ville ou région, ce qui peut sup­pos­er une mise en com­mun des prob­lèmes et des luttes. 

Les rap­ports fédérés entre les groupes sont la tra­duc­tion naturelle de la con­cep­tion organ­i­sa­tion­nelle anar­chiste, con­cep­tion qui doit se traduire aus­si au niveau international. 

Mais avant même le niveau fédératif, il existe pour nous le pre­mier moment organ­i­sa­tion­nel de l’a­n­ar­chisme : le tra­di­tion­nel groupe affini­taire. Celui-ci est un noy­au de mil­i­tants suff­isam­ment petit pour per­me­t­tre la par­tic­i­pa­tion de tous aux déci­sions, et suff­isam­ment grand pour con­tenir dif­férentes expéri­ences per­son­nelles et de lutte : sou­ple dans les pos­si­bil­ités de déci­sions et pour­tant fidèle au refus anar­chiste de la méth­ode majorité-minorité. Parce que les car­ac­téris­tiques essen­tielles de l’or­gan­i­sa­tion anar­chiste sont la démoc­ra­tie de l’assem­blée et l’u­na­nim­ité dans les déci­sions ; et, seuls, des noy­aux peu nom­breux, avec une forte cohé­sion, d’opin­ions générales et par­ti­c­ulières, peu­vent en même temps respecter les principes de base, tout en étant effi­cace dans les mécan­ismes décisionnels. 

Des groupes affini­taires. Affinités d’idées donc, mais affinités per­son­nelles, indis­pens­ables dans le moment où le groupe n’est pas une entre­prise, mais une manière de vivre ensem­ble dans la lutte, une par­tie non détach­able de sa pro­pre vie. 

La vie du mou­ve­ment est d’au­tant plus riche que son réseau organ­i­sa­tion­nel est étroit et dif­féren­cié ; un niveau qui englobe, out­re les groupes et fédéra­tions, les autres noy­aux de regroupe­ment, d’im­por­tance locale ou nationale, de durée éphémère ou per­ma­nente, et, selon les cas : col­lec­tifs, comités, cer­cles… Les organes de presse et les ini­tia­tives d’édi­tions ont tou­jours été et seront tou­jours des instru­ments de cohé­sion et de rela­tions fonctionnels.


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