La Presse Anarchiste

La bombe à Toulouse…

Elle a écla­té près de la caserne de la C.R.S. 27 où Ponia devait venir le len­de­main matin et toutes les sup­po­si­tions ont été faites par la presse — de l’at­ten­tat anar­chiste contre Ponia à la machi­na­tion poli­tique télé­gui­dée par l’Algérie.

Pour nous, elle a écla­té plus fort que pour tous, car elle a tué deux copains : Robert et Die­go.

Ce que cette bombe vou­lait dire :

La vio­lence, ce n’est pas ce pétard qui fera un trou dans le vieux mur d’une caserne. La vio­lence, c’est ce que nous subis­sons tous les jours. C’est le tra­vail sala­rié et hié­rar­chi­sé, c’est la pré­sence des flics dans le métro, c’est la télé chez soi, les opé­ra­tions coup de poing, c’est la presse à sen­sa­tion qui monte en épingle « l’é­vé­ne­ment du jour » pour mieux cacher les mille et une vic­times de « l’ordre » à la mode du moment… C’est l’ex­ploi­ta­tion de l’homme par l’homme, la répres­sion de l’homme par l’homme !

Tuer Ponia ?

Ni Robert ni Die­go ne l’a­vaient envi­sa­gé. Ils savaient — comme nous — qu’un pan­tin est tou­jours rem­pla­cé par un autre, et que pour un Ponia dis­pa­ru dix Mar­cel­lins peuvent se pré­sen­ter. Comme nous, ils savaient que ce n’est pas un homme qu’il faut abattre mais le sys­tème tout entier, et qu’ils s’y employaient — comme nous.

Cet essai de démons­tra­tion qui s’est sol­dé par leur mort n’é­tait ni une pro­vo­ca­tion — comme cer­tains veulent le lais­ser sup­po­ser — ni un assas­si­nat poli­tique. Cela vou­lait sim­ple­ment être une lézarde dans la paroi de cette socié­té qui nous étouffe, une façon de dire : Non, nous ne serons jamais des robots !

Pour la police,

La mort de Die­go et Robert a été mise à pro­fit, inter­pel­la­tions dans les milieux « anar » de Tou­louse, per­qui­si­tions à Tou­louse et à Paris. Butin : Syl­vie Porte, amie de Robert Toua­ti, trou­vée à Paris où elle essayait de trou­ver un peu de paix…

Syl­vie, inter­ro­gée pen­dant 48 heures au Quai des Orfèvres, a été écrouée arbi­trai­re­ment à Fleu­ry pen­dant 7 jours. Trans­fé­rée à Tou­louse, elle a été incul­pée de com­pli­ci­té de déten­tion et trans­port de matières explo­sives par le juge Ben­sous­san et incar­cé­rée à Saint Michel, la pri­son de Tou­louse. Depuis le 13 mars, elle n’a pu voir que son avo­cat, toute autre visite — même de sa famille — lui est refusée.

Tout ce que le juge a pu rete­nir contre elle : elle était l’a­mie de Robert, elle avait avec lui été « contrô­lée » par la police lors d’un col­lage d’af­fiches à Albi.

Mani­fes­tez votre soli­da­ri­té à Sylvie.

Écri­vez-lui : Syl­vie Porte, nº 25 – 72, pri­son Saint-Michel, 31000 TOULOUSE. 

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