La Presse Anarchiste

Nicola Lazarévitch

Nico­las Laza­ré­vitch, qui vient de mou­rir, était l’un des mil­liers de Russes qui ont pu cer­ti­fier que le gou­lag ne datait pas d’hier ni de la sta­li­ni­sa­tion du régime sovié­tique. Empri­son­né en 1924 pour avoir par­ti­ci­pé à une ten­ta­tive d’or­ga­ni­sa­tion d’un syn­di­cat de classe dans le groupe de l’u­sine Dyna­mo où il tra­vaillait, il fut libé­ré en 1926 grâce à une cam­pagne menée par le mou­ve­ment anar­chiste et par la ligue syn­di­ca­liste (un mani­feste fut signé notam­ment par R. Rol­land, G. Duha­mel, Séve­rine, V. Basch, etc.). 50 ans avant, une autre affaire Sol­jé­nit­syne ou Plioutch… à cette dif­fé­rence près que Laza­ré­vitch était ouvrier, et sur­tout que jus­qu’à sa mort il res­ta anar­chiste ; son texte de 1926 « Faire connaître publi­que­ment la véri­té sur la situa­tion qui est faite en Rus­sie aux véri­tables révo­lu­tion­naires et aux syn­di­cats de classe » ne fut sui­vi d’au­cune pro­fes­sion de foi libé­rale ou capi­ta­liste ; elle n’é­mut guère non plus à l’é­poque cer­tains sta­li­niens qui main­te­nant basent leur pres­tige sur la décou­verte bien tar­dive du tota­li­ta­risme soviétique.

(On peut lire une biblio­gra­phie plus com­plète de Laza­ré­vitch dans les cahiers des amis de Han Ryner, 3, allée du Châ­teau, 93320 Les Pavillons-sous-Bois. — Lire aus­si « À tra­vers les révo­lu­tions espa­gnoles » de L. Nico­las, col­lec­tion Poche Belfond.)

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