La Presse Anarchiste

Critiques anarchistes (?) diverses

Jouer au cri­tique lit­téraire, c’est pas l’genre que j’préfère, même si c’est pour ali­menter une revue qui n’est pas un canard uni­ver­si­taire bien que le style fasse par­fois illu­sion [[Ceux qui ayant lu le sup­plé­ment au n°4, trou­vent que je radote m’écrivent, j’en tiendrai compte]].

Pour­tant (‘me voyez v’nir ! z’êtes pas cons tout de même !). Pour­tant, j’vais l’faire pour le bouquin d’Fournier : « Y’en a plus pour longtemps » [[Édi­tions du Square.]].

Pierre Fournier, dès 69, dans « HaraKiri heb­do », c’est chaque semaine deux pages d’écri­t­ure ser­rée qui fait éclore le fait écologique dans notre champs de conscience (!).

« Il va de soi qu’ “écologique” s’en­tend au sens le plus large du terme. Ce n’est pas le “prob­lème de l’en­vi­ron­nement” qui nous intéresse, ce sont les extra­or­di­naires pos­si­bil­ités de révo­lu­tion enfin glob­ale, rad­i­cale et fon­da­men­tale que fait entrevoir l’ab­solue néces­sité de le résoudre. La con­tes­ta­tion de type pro­pre­ment poli­tique ne nous paraît plus pou­voir débouch­er que sur des impass­es. Il faut s’op­pos­er aux bases même d’un sys­tème, qui sont économiques. On ne peut plus chang­er la société sans, d’abord, chang­er la vie. Nous subis­sons les ultimes développe­ments logiques d’un cap­i­tal­isme devenu, non plus seule­ment inter­na­tion­al, mais plané­taire. La société cap­i­tal­iste, c’est la civil­i­sa­tion indus­trielle elle-même. Elle ne se con­tente plus de nous exploiter, elle nous détru­it. Une seule issue : la révolte. (…) La prise de con­science écologique ne débouche pas sur des réformes, des pal­li­at­ifs, des rafis­to­lages, comme on voudrait nous le faire croire en haut-lieu, mais sur une révo­lu­tion, seule capa­ble d’im­pos­er le pas­sage inéluctable d’une économie de crois­sance et d’ex­ploita­tion à une économie d’équili­bre et de partage. »

Ce recueil de textes, c’est la voix de Fournier de nou­veau au milieu des nôtres qui n’ont cessé de réclamer une société lib­er­taire et auto­ges­tion­naire, qui n’ont cessé de réclamer tout et tout de suite.

À ceux pour qui lire demande un effort : ten­dez l’or­eille, camarades !

En pas­sant à l’om­bre d’un pick-up, vous aurez peut-être la chance et le plaisir d’entendre :

— Colette Mag­ny : « Ras la trompe » [[Chant du Monde.]]. Une voix extra­or­di­naire, de l’hu­mour, pour régler ses comptes avec une cer­taine extrême-gauche, celle des purs, des durs, qui même en chi­ant le font poli­tique­ment et dans la ligne et veu­lent qu’on en fasse autant. Sur l’autre face, un témoignage poignant dif­fi­cile­ment sup­port­able sur les cages à tigres de Poulo-Con­dor [[Bagne du Sud Vietnam.]].

— Ima­go (un groupe de trois musi­ciens chanteurs), « Folle avoine » [[L’escar­got.]].

Mes trois titres préférés du moment, comme ça, sans ordre :

— Le Ser­pat : 3’24 d’an­ti­mil­i­tarisme de base.
_ — La Mosquée : avec plein d’hu­mour, le folk­lore du routard camé et néomys­tique qui finit en f’sant la manche à la Huchette.
— — Geron­i­mo : de la vie de Géron­i­mo Wound­ed-Knee, mis en par­al­lèle avec la prise de con­science d’un môme qui, au départ, vénère les Longs Couteaux, héros des west­erns et des ban­des dessinées.

Pour finir, une anec­dote pour ceux qui aiment bien s’emplir les oreilles en se mus­clant les mollets :

À Bor­deaux, en févri­er, au sein d’une manif de la C.F.D.T. pour la libéra­tion des mil­i­tants empris­on­nés (pour cause, esti­ment les pou­voirs publics, d’an­ti­mil­i­tarisme), une ving­taine de gars scan­dent : « Libérez nos bureau­crates ». Autour d’eux y a comme du flottement !

Con­sort.


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