La Presse Anarchiste

Lettre de H.M. de Toulouse

À la « Lan­terne Noire ». 

Salut.

Dans le der­nier numé­ro, le 4, je suis très éton­né de trou­ver sous le titre « Un appel à la soli­da­ri­té lan­cé par nos cama­rades de Tou­louse », un texte qui n’a stric­te­ment rien à voir avec ce que nous avions envoyé. Ce texte — daté de juillet 75, de fait il était en retard par rap­port à la situa­tion actuelle, cela il fal­lait bien le pré­ci­ser, sans ajou­ter des com­men­taires débiles du style « Tout ce que la Coor­di­na­tion de Tou­louse peut espé­rer ce sont les cen­times que les tra­vailleurs… paye » ! Nous n’a­vions jamais émis de telles conne­ries, la soli­da­ri­té ce n’est pas que le fric, et puis nous ne deman­dons pas la cha­ri­té, tous les moyens sont bons ! Nous avons assez de pro­blèmes comme ça pour que des « rigo­los » ne s’a­musent pas à écrire des conne­ries à notre place !

La situa­tion pour l’ins­tant : il ne reste plus que trois per­sonnes en pri­son à la San­té, quant à leur sort on n’en sait rien, les avo­cats spé­culent sans cesse, et un tas de faux bruits cir­culent depuis tou­jours. Pour l’ins­tant, ren­for­çons la soli­da­ri­té poli­tique, morale et finan­cière pour qu’ils sortent le plus vite possible. »

Mer­ci.

H.M., Tou­louse.

Réponse

Cher camarade,

Nous te remer­cions des pré­ci­sions que tu as tenu à appor­ter aux infor­ma­tions que nous avions reprises du Bul­le­tin de l’In­ter­na­tio­nal Archive Team de Londres, concer­nant les cama­rades incul­pés suite à l’af­faire des GARI.

Nous n’a­vions mal­heu­reu­se­ment aucune façon de savoir, avant ta lettre, que le texte que nous repro­dui­sions ne tra­dui­sait pas fidè­le­ment l’es­prit de votre Coor­di­na­tion. En effet, bien que nous ayions lon­gue­ment trai­té de l’af­faire Sua­rez et des actions des GARI (La Lan­terne Noire n° 1 et n° 2), et bien que nous ayions consa­cré un pre­mier numé­ro (n° 3) au pro­blème de « la vio­lence révo­lu­tion­naire » (à par­tir des infor­ma­tions dont nous dis­po­sions), nous n’a­vions jus­qu’à pré­sent rien reçu de votre part.

Nous ne pou­vons que regret­ter cet état de fait, qui nous a conduits à tra­duire un texte anglais pour infor­mer de la situa­tion à Paris. Et, par la même occa­sion, nous trans­met­tons à John Olday et à l’I.A.T. les cri­tiques dont tu as bien vou­lu nous faire part. Main­te­nant que tu lis La Lan­terne Noire (et notre tra­duc­tion des bul­le­tins de l’I.A.T., dont nous pou­vons t’en­voyer un exem­plaire, puisque tu ne sembles pas les avoir lus pré­cé­dem­ment), nous espé­rons que vous nous tien­drez au cou­rant de vos acti­vi­tés, et, le cas échéant, des infor­ma­tions qui pour­raient vous parvenir.

Pour la « Lan­terne Noire »,

Salu­ta­tions anarchistes,

P. Lepeintre

P.S. 1 : Tu dis que « la soli­da­ri­té ce n’est pas que le fric » ; bien d’ac­cord, mais c’est aus­si cela, tu es le pre­mier à l’ad­mettre, puisque tu pour­suis en rap­pe­lant que « tous les moyens pour avoir du fric sont bons ! » — y com­pris, donc, l’ap­pel aux copains, ce qui n’est pas for­cé­ment la même chose que « la cha­ri­té », que nous serions d’ailleurs les pre­miers à accep­ter, si jamais elle se mani­fes­tait en faveur du mou­ve­ment anarchiste !

P.S. 2 : Je te signale la nou­velle adresse de l’I.A.T. : John Olday, 31 B Wal­ter-ton Rd., Lon­don W.9.

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