à la nature et qu’elles tiennent uniquement aux vices de notre état social. Ce n’est dont pas d’une
sélection naturelle, mais d’une sélection artificielle que les faibles sont victimes, et si ces
faibles voulaient seulement réagir, crisper les poings et montrer les dents, ils ne tarderaient pas
à dépouiller les forts, à leur faire rendre gorge de leurs vols accumulés.
— O —
Mais les faibles réagissent, les opprimés sont las de souffrir et préparent silencieusement le
grand coup qui fera éclater le vieux monde comme une vieille noix sèche. Et de ce chambardement que
sortira-t-il ?
Un premier point hors et au-dessus de tout conteste c’est évidemment que tous les moyens de
productions devront être mis à la disposition de tous et cesser d’être le monopole de quelques-uns.
Il ne devra plus y avoir au développement intégral des facultés et à la satisfaction complète des
besoins de chacun, d’autres obstacles que les impossibilités naturelles, c’est-à-dire que l’humanité
n’aura pas su vaincre.
D’où cette conséquence que tous les moyens de production — éducation, science, art, procédés
industriels, instruments de travail, etc. — doivent être mis à la disposition de tous de telle sorte
que, chacun en ayant pris suivant ses goûts, ses aptitudes, ses besoins et sa puissance
d’assimilation, soit à même de vivre aussi intensivement que possible sans devoir d’hommage ni de
redevance à personne en particulier mais seulement à la collectivité tout entière dont il est partie
intégrante et active.
— O —
En résumé, il est prouvé que ce sont moins des fatalités naturelles que des fatalités
sociales qui s’opposent à l’essor de l’humanité ; il faut donc déclarer la guerre, et la mener
rudement, à ces fatalités conventionnelles.
Il nous reste maintenant à dire à la foule des déshérités comment elle doit opérer pour
assurer l’avènement de la
causeries.