La Presse Anarchiste

Blidah

Le 14 février der­nier nous avons invi­té les Bli­déens à assis­ter à une confé­rence dont l’ordre
du jour était :

Cri­tique de la socié­té actuelle — Impuis­sance du par­le­men­ta­risme — Néces­si­té de la révolution
sociale.

Des com­pa­gnons venus d’Alger, de Bou­fa­rik et de Mou­za­ga­ville nous ont don­né la main à
déve­lop­per les théo­ries anar­chistes qui étaient publi­que­ment expo­sées pour la pre­mière fois ici.
Mal­heu­reu­se­ment la salle était trop petite.

Un contra­dic­teur à eu vive­ment le bec cloué par le com­pa­gnon Sube lorsqu’il est venu raconter
que Man­guin s’était enri­chi en tra­vaillant et en fai­sant des économies.

Un autre contra­dic­teur, socia­liste celui-là, ex-can­di­dat dépu­té et pro­ba­ble­ment futur candidat
conseiller muni­ci­pal, approuve nos théo­ries mais déclare ne pas être d’accord sur l’article «
 impuis­sance du parlementarisme ».

Il dit que si les pro­lé­taires étaient conscients de leurs droits et qu’ils sachent choisir
leurs délé­gués, des hommes éner­giques qui amé­lio­re­raient, par de bonnes lois, leurs positions
sociales, ils seraient plus aptes, plus tard à faire la révo­lu­tion sociale.

Auriol répond que lorsque le pro­lé­ta­riat aura conscience de ses droits il sau­ra les acquérir
sans le secours de délégués.

Les com­pa­gnons ont été maintes fois inter­rom­pus par les applau­dis­se­ments ; le socia­liste aussi
lorsqu’il approu­vait nos idées mais il n’a pas eu d’approbation en par­lant du parlementarisme.

Nous nous fichons des applau­dis­se­ments, étant anar­chistes, ce que nous vou­lons, c’est de faire
connaître au plus grand nombre pos­sible ce que nous sommes et ce que nous vou­lons ; mais nous
par­lons des applau­dis­se­ments pour dire que celui qui a envoyé la note au Radi­cal a men­ti car nous
le répé­tons le citoyen n’a pas eu un seul applau­dis­se­ment en par­lant de la néces­si­té de bons
délégués.

L’éclaireur Bli­déen

La Presse Anarchiste