parisiens avaient convoqué tous leurs compagnons à l’occasion de la récente exécution de quatre
anarchistes espagnols à Xérès.
De nombreux orateurs ont pris la parole.
Le premier, le compagnon Couturier, a exposé en ces termes le but de la réunion :
« Citoyennes et Compagnons.
« En présence de l’énormité des crimes que commettent journellement les tyrans et les
autoritaires de tous partis, nous avons cru utile de vous appeler parmi nous pour vous dire que la
louve espagnole venait de faire assassiner lâchement quatre de nos amis et cette tigresse n’étant
pas encore gorgée de sang bon et généreux de nos meilleurs camarades a encore la prétention d’en
faire étrangler d’autres. (…)
« Et nous restons indifférents en présence de tous ces crimes ; nous n’avons pas le courage de
broyer dans nos mains cette bande de voleurs et d’assassins qui gouvernent les nations abruties par
tous ces coquins. (…)
« Allons camarades, réveillons-nous ne restons pas dans la torpeur et pénétrons-nous bien de
la dernière strophe de Germinal :
Se dresseront pour la révolte,
Serrés et drus comme les blés
Les fusils feront la récolte
Mort aux repus du capital
Il faut égaliser les tailles
Plus on en tuera
Mieux ça vaudra
Hardi les gars ! c’est Germinal
Qui fera pousser les semailles. »
Des discours non moins violents ont été prononcés par les compagnons Martinet, Le Boucher,
Tortelier, etc. et ont été comme bien on pense couverts d’applaudissements.