La Presse Anarchiste

Courrier

Nous avons reçu du Groupe Auto­nome Com­mu­niste Liber­taire d’An­gers le com­mu­ni­qué suivant :

À vous tous

Dans la nuit du 23 au 24 avril, un incen­die cri­mi­nel a détruit entiè­re­ment l’in­té­rieur de la, librairie.

Nous ne savons pas, à l’heure actuelle, quand et com­ment nous pour­rons réou­vrir et fonc­tion­ner normalement.

Nous vous deman­dons à tous, sym­pa­thi­sants, amis, sous­crip­teurs, clients, de bien vou­loir patien­ter le temps néces­saire à la remise en état.

Si vous défen­dez comme nous la liber­té d’in­for­ma­tion et d’expression,

Si vous sou­hai­tez qu’une telle librai­rie conti­nue à vivre pre­nez contact, pas­sez nous voir à la Librai­rie La Tête en bas, 33, rue Saintlaud.

La Librai­rie « La Taupe », 2, quai Ami­ral-Lalande, 72 Le Mans, a subi dans la nuit du 28 au 29 avril, le même sort ; par miracle, l’in­cen­die ne s’est pas décla­ré : 3 per­sonnes dor­maient au-dessus.

Écri­vez-leur, pas­sez les voir.


Chère Lan­terne,

La semaine der­nière, j’ai eu l’oc­ca­sion d’ex­pri­mer quelques cri­tiques sur le fonc­tion­ne­ment de la revue et je les retrans­cris avec quelques autres suggestions.

Pour des rai­sons d’ho­raires, je ne puis par­ti­ci­per aux réunions de la Lan­terne, bien qu’é­tant dans la région pari­sienne. Et de ce fait, tout contact est pra­ti­que­ment impos­sible. Je sais que vous avez envi­sa­gé la rota­tion des articles avant paru­tion, afin que des cama­rades ou des lec­teurs avec les­quels vous êtes plus en rap­port, puissent don­ner leur avis. Mais, en pra­tique, je n’ai rien vu.

Pour­tant, il y avait eu un numé­ro avec un résu­mé des dis­cus­sions sou­le­vées par tel ou tel article, mais c’é­tait si frag­men­taire qu’on res­tait sur sa faim. L’in­ter­ven­tion écrite de cama­rades non par­ti­ci­pants aux réunions pour­rait don­ner de la vigueur à ce procédé.

Je pense aus­si qu’il ne faut pas hési­ter à reve­nir sur cer­tains sujets, par exemple la vio­lence : j’ai bou­qui­né par curio­si­té « Le ter­ro­risme » de Ber­nard Gros, Hatier, 80 pp., 6,60 F, une édi­tion sco­laire, à pre­mière vue. Le point de départ est le même que dans la Lan­terne : la vio­lence révo­lu­tion­naire, mais la conclu­sion est certes dif­fé­rente : la vio­lence révo­lu­tion­naire pro­voque les guerres (Sara­je­vo et la Ière guerre mon­diale), c’est une folie qui risque de détruire le monde. Pour un lec­teur qui abor­de­rait pour la pre­mière fois une ana­lyse anar­chiste ou non-auto­ri­taire votre point de vue — tout en étant fran­che­ment oppo­sé — n’est pas for­cé­ment plus convain­cant. Cela vient du fait que vous n’a­vez pas insis­té sur la vio­lence quo­ti­dienne du sys­tème : évi­dente, sans doute, mais à condi­tion de la démar­quer clai­re­ment (des acci­dents du tra­vail à l’at­ti­tude de robot héri­tée de l’é­cole et de l’u­ni­ver­si­té. du patrio­tisme de la droite et de la gauche à l’in­dif­fé­rence égoïste et au culte de la consom­ma­tion, c’est-à-dire le pillage du Tiers Monde).

Même remarque pour les ana­lyses de Lepaintre et une ana­lyse des atti­tudes de cer­tains ex-anar­cho-syn­di­ca­listes durant le pétai­nisme (« Les révoltes logiques » n° 4), en pas­sant sous silence — comme par hasard ? ? — Doriot ; à ce pro­pos je me demande si l’eu­ro-com­mu­nisme n’est pas déjà dans la démarche de Doriot ou celle de Tito, Lon­don, Desan­ti, Clau­din, Kana­pa dénoncent un fonc­tion­ne­ment à un moment pré­cis du P.C. sans jamais remettre en cause le léni­nisme, ni les rap­ports à entre­te­nir avec les cou­rants poli­tiques qui ont tou­jours dénon­cé les dévia­tions léni­nistes (anar­chistes, com­mu­nistes de conseil, situa­tion­nistes) ou qui les ont dénon­cé bien avant le P.C. (trots­kystes, social-démocratie).

Il serait bon aus­si d’an­non­cer un plan de tra­vail ou de recherche — ou moins pré­ten­tieu­se­ment, si on pré­fère — les sujets qui inté­ressent les membres de la revue, afin que les lec­teurs ne soient pas à la remorque (des exé­cu­tants), mais des par­ti­ci­pants, des créateurs.

Pour ce faire, il faut que le bul­le­tin de liai­son annon­cé paraisse, sinon le groupe reste auto­ma­ti­que­ment lié à la seule réa­li­sa­tion de la revue, ce qui ne peut consti­tuer en soi un but ; la revue ne peut s’ou­vrir que si elle est le reflet de l’ac­tion des par­ti­ci­pants (situa­tion opti­mum) ou bien le reflet des pré­oc­cu­pa­tions d’un groupe for­mé par les lec­teurs et les cama­rades de la revue.

Et pour finir, concrè­te­ment, les sujets qui m’in­té­ressent sont les réac­tions anti-auto­ri­taires dans les pays de l’Est et en Chine, Cuba, etc., le déve­lop­pe­ment de l’a­nar­chisme en Espagne (et pas seule­ment de la C.N.T.), les ten­ta­tives d’or­ga­ni­sa­tions et de liai­sons en France.

Salu­ta­tions fraternelles.

Frank.


À La Lan­terne Noire :

Est-ce que vous avez lu le bou­quin de Biard ? Oui sûre­ment. Il confirme (pour moi) l’im­passe de la démarche qu’a­vait déjà sui­vi Mai­tron. L’a­nar­chisme, vu du point de vue des orga­ni­sa­tions, c’est la longue ago­nie de struc­tures com­plè­te­ment sclé­ro­sées. Le renou­veau liber­taire actuel, du moins celui dans lequel je me sens per­son­nel­le­ment insé­ré (c’est aus­si le cas de la plu­part des copains de Lyon il me semble) n’a pas grand-chose à voir avec ce dont parle Biard. Les pro­blèmes sont ailleurs, en par­ti­cu­lier le pro­blème-clef de l’or­ga­ni­sa­tion. À ce sujet l’ar­ticle de la Lan­terne sur les orga­ni­sa­tions anar­chistes spé­ci­fiques me semble rele­ver des vieilles dis­cus­sions propres… aux orga­ni­sa­tions spé­ci­fiques jus­te­ment, celles qu’é­tu­die Biard… l’ar­ticle de Fugler est beau­coup plus inté­res­sant. On va sans doute reve­nir là-des­sus dans le pro­chain numé­ro d’I.R.L. (à par­tir du bou­quin de Biard)… En géné­ral j’ai été très inté­res­sé par le der­nier numé­ro de la Lan­terne.

D.C.


Salut à toute la bande !

J’ai reçu le n° 6 – 7 de la Lan­terne Noire->rub38]. À ce sujet, j’ai quelques remarques. En ce qui concerne [ma lettre (p. 62), il me semble qu’il y a un pas­sage incom­pré­hen­sible (ce peut être un oubli de ma part quand je l’ai écrite) 2e para­graphe, 2e phrase : « il est, pour moi, évident qu’une orga­ni­sa­tion ne peut croître et avoir une cer­taine force, dans un sys­tème social dont la base est la capi­ta­li­sa­tion de plus-values de pou­voir, que si elle-même fonc­tionne sur la base de la capi­ta­li­sa­tion de plus-values de pou­voir (c’est-à-dire mode hié­rar­chique) ». Sinon je ne com­prends plus ce que je vou­lais dire…

En clair, une de mes idées est que, à côté de l’ap­pa­reil de pro­duc­tion éco­no­mique (ou des biens maté­riels), existe un « appa­reil » de pro­duc­tion de pou­voir. C’est l’É­tat et ses suc­cur­sales. Comme nous sommes dans un sys­tème poli­tique libé­ra­lo-bour­geois, à côté de l’ins­ti­tu­tion État, existent des entre­prises pri­vées (syn­di­cats et autres asso­cia­tions). C’est dans la dia­lec­tique entre ces deux appa­reils que se fonde le pou­voir social, l’un étant néces­saire à l’autre. Toute « asso­cia­tion » — au sens large — fonc­tion­nant sur un mode hié­rar­chique (consciem­ment ou incons­ciem­ment), finit par s’in­sé­rer dans l’ap­pa­reil de pro­duc­tion de pou­voir, c’est-à-dire dans la lutte pour le pou­voir poli­tique afin d’ac­cé­der à un pou­voir social recon­duc­tion de la socié­té de classes — que ce soit l’un ou l’autre des 2 appa­reils qui prime. Or la force d’un mou­ve­ment, dans notre sys­tème, se mesure à la quan­ti­té de pou­voir poli­tique que capi­ta­lise celui-ci : c’est, dans les termes du pou­voir, sa « cré­di­bi­li­té ». D’où ma posi­tion « spon­ta­néiste », quand je dis que ce ne sont pas ces mou­ve­ments créés en période de col­la­bo­ra­tion des classes, qui peuvent pré­tendre à une reprise en main de la vie sociale lors d’un « moment révolutionnaire ».

En ce qui concerne l’Or­ga­ni­sa­tion Anar­chiste Spé­ci­fique, je pense, après réflexion, être d’ac­cord avec Nico­las. Sur le moment, il y a des points de détails qui m’ont fait bon­dir. En effet, quand il dit, page 8, dans « néces­si­té de l’or­ga­ni­sa­tion », que l’au­to­no­mie de l’in­di­vi­du, sa liber­té, est un pro­duit de l’as­so­cia­tion, de la vie en com­mu­nau­té, de la socié­té, je ne puis que me dire que la « liber­té » n’est qu’un pro­duit de l’i­ma­gi­na­tion. En effet, fon­der la néces­si­té de l’or­ga­ni­sa­tion sur l’abs­trac­tion « liber­té » ou « auto­no­mie », me semble rele­ver d’un idéa­lisme tout à fait clas­sique. « Liber­té » est un mot piège qui, en lui-même, ne signi­fie rien. Il faut le défi­nir en termes réels qui ren­voient à quelque chose dont on puisse attes­ter la maté­ria­li­té. De même pour le pas­sage : « … sou­hai­table alors que ceux qui ont une conscience com­mune de leur situa­tion sociale… » conscience dans quel sens ? Par rap­port à quoi ?

Ou alors, j’ai peut-être rien com­pris au film.

En gros, je crois que le dan­ger des ana­lyses qui excluent la logique indi­vi­dua­liste, est de tom­ber dans l’« idéo­lo­gi­sa­tion » de la théo­rie anar­chiste. L’a­nar­chie devient alors une idéo­lo­gie par­mi d’autres et qui doit prou­ver sa fia­bi­li­té. À cela, j’op­pose une vision de l’a­nar­chie, comme étant la théo­rie néces­saire au dépas­se­ment d’une situa­tion socio-his­to­rique, dont la carac­té­ris­tique prin­ci­pale est une contra­dic­tion entre les inté­rêts (désir) des indi­vi­dus et la pos­si­bi­li­té sociale de les assu­mer à tra­vers leur pratique.

La théo­rie que je fais est donc un acte entre autres, et néces­saire pour assu­mer cette contra­dic­tion — ou l’ex­por­ter de l’in­té­rieur de moi-même vers le social. L’op­po­si­tion individu/​société n’est pas si abs­traite que ça. Elle devient abs­traite à par­tir de l’ins­tant où je cesse d’être cet « indi­vi­du » et où « la socié­té » s’abs­trait, c’est-à-dire n’est plus une socié­té bien pré­cise : celle que nous vivons tous les jours.

À mon avis, cette atti­tude n’ex­clue pas la théo­ri­sa­tion des méca­nismes de fonc­tion­ne­ment de la socié­té capi­ta­lo-schmolltz, mais fonde cet acte sur autre chose que sur une abs­trac­tion (l’é­vo­lu­tion, la néces­si­té his­to­rique, etc.) : sur moi et la réa­li­té de mon vécu.

La lutte entre les classes sociales se vit chaque jour dans notre inti­mi­té : elle est notre misère quo­ti­dienne ; le fait que je res­sente une envie envers une jeune-fille qui passe dans la rue, envie que je ne pour­rais jamais satis­faire et qui conti­nue­ra à me tor­tu­rer ; le fait que je suis obli­gé de faire des actes pour des rai­sons qui m’é­chappent et que je suis obli­gé de les faire afin de pou­voir man­ger ; le fait de côtoyer jour­nel­le­ment des gens avec qui je ne puis avoir aucun contact car nous avons des mondes trop cloi­son­nés ; et res­ter seul, avec sa vie sur les bras — et un grand vide. La lutte des classes c’est cela aussi.

Enra­ci­ner l’a­nar­chie dans le vécu le plus quo­ti­dien n’est pas nier l’a­na­lyse théo­rique qui peut être faite d’une cer­taine socié­té. C’est lui four­nir une base cri­tique qui soit autre chose que des idées émises par d’autres dans un autre contexte. (« J’ai basé une cause sur moi, c’est-à-dire sur rien », Stir­ner). L’in­di­vi­dua­lisme n’entre pas en contra­dic­tion avec le com­mu­nisme liber­taire clas­sique (Kro­pot­kine), mais l’en­ri­chit., lui four­nit la seule base pos­sible s’il ne veut pas som­brer dans l’i­déa­lisme. Il faut seule­ment ne pas confondre indi­vi­dua­lisme et « folklorisme ».

Or, depuis 68, appa­raît pério­di­que­ment le pro­blème de l’or­ga­ni­sa­tion du mou­ve­ment anar­chiste (C.A., O.R.A. → O.C.L., O.R.A. → O.R.A Lyon- Grenoble).

Or, ce que j’ai pu consta­ter était ce mou­ve­ment de refus de l’in­di­vi­dua­lisme en tant que com­po­sante fon­da­men­tale de l’a­nar­chie. Cela se tra­dui­sait par la néces­si­té de fon­der l’ac­tion mili­tante, non sur la pra­tique sociale réelle (le vécu quo­ti­dien), mais sur des plate-formes com­munes au mini­mum. Résul­tat ? Un pou­voir se créait autour de cette véri­té révé­lée ; le pou­voir de celui ou ceux qui déte­naient cette véri­té, c’est-à-dire la maî­trise du dis­cours. Dés­in­té­rêt de ceux qui n’a­vaient pas les outils néces­saires pour s’im­po­ser face au « gou­ver­ne­ment des savants » → impuis­sance donc à « expor­ter » les contra­dic­tions du sys­tème de classes au niveau du poli­tique → mou­ve­ment com­mu­nau­taire → para­dis arti­fi­ciels. D’ac­cord, c’est som­maire comme ana­lyse, mais j’ai pu sou­vent la consta­ter dans les faits.

Ain­si la pra­tique mili­tante pre­nait des allures de pré­di­ca­tion, d’où la mar­gi­na­li­sa­tion et l’es­souf­fle­ment des C.A. et O.R.A.

Conclu­sion pro­vi­soire : l’Or­ga­ni­sa­tion Anar­chiste Spé­ci­fique peut être un moyen et le lieu des ana­lyses théo­riques, mais sûre­ment pas la fina­li­té mili­tante de ceux qui se réclament de l’anarchie.

Serge.


Une lettre du groupe de cama­rades ita­liens qui ont publié une édi­tion ita­lienne de La Lan­terne Noire.

« …Nous sommes quatre cama­rades ; les uns étu­diants, les autres ensei­gnants, mais nous n’ha­bi­tons pas tous dans la même ville. Notre tra­vail est donc seule­ment théo­rique, même si quelques-uns inter­viennent à l’u­ni­ver­si­té. Ce qui nous réunit est une vision com­mune de la Révo­lu­tion et de l’a­nar­chisme et nous avons consta­té beau­coup de points com­muns avec La Lan­terne Noire, ce qui explique notre inté­rêt à la traduire.

500 exem­plaires de l’é­di­tion ita­lienne ont été dis­tri­bués et des demandes conti­nuent d’ar­ri­ver. Les lettres que les cama­rades nous ont envoyées sont cha­leu­reuses et nous incitent à conti­nuer, en publiant des choses de N.R. et I.C.O. (c’est ce que nous sommes en train de faire pour N.R., mal­heu­reu­se­ment pour I.C.O. nous n’a­vons pas tous les numé­ros, sauf ceux que vous avez envoyés et nous vou­drions publier le débat « Luttes d’u­sines et vie quo­ti­dienne »). Hélas, nous rece­vons peu de lettres de dis­cus­sions et de cri­tique, ce qui est carac­té­ris­tique du mou­ve­ment anar ita­lien : pas de débat par lettres (voyez le peu de place consa­cré au cour­rier dans les revues anars italiennes).

Le cama­rade Nico­las, dans son inter­ven­tion à Venise, a ébau­ché une cri­tique de la concep­tion de la tech­no-bureau­cra­tie comme la conçoivent les G.A.F. Nous sommes inté­res­sés et aime­rions en savoir plus. Peut-être par un article uti­li­sable en italien… »


Petit compte-rendu d’une réunion merdique

Ren­contre ratée s’il en fût, mais par­ler de ce qui cloche me paraît impor­tant, vus quelques thèmes abor­dés ce jour-là. Cette réunion, fixée il y a plu­sieurs mois, devait per­mettre au groupe de la L.N. de ren­con­trer des cama­rades ita­liens des G.A.F. sur le pro­blème de la tech­no­bu­reau­cra­tie. Le lieu fut fixé à Lyon, ce qui per­met­tait d’é­lar­gir le débat aux cama­rades d’I.R.L. et à d’autres groupes avec les­quels des ren­contres pério­diques avaient déjà eu lieu.

Pour des rai­sons maté­rielles (inter­pré­tables aus­si en terme de non-moti­va­tion, ou révé­lant les carences de notre mode de coor­di­na­tion), cette ren­contre eut lieu fin février ; suite à de mul­tiples ajour­ne­ments, peu de gens y par­ti­ci­paient : les « Pari­siens » étant les plus nom­breux, quelques cama­rades ita­liens et lyonnais.

Devant la dif­fi­cul­té, la non-envie de dis­cu­ter du sujet pré­vu, une dis­cus­sion s’en­clen­cha sur la néces­si­té, l’in­té­rêt de ce genre de ren­contre ; des copains d’I.R.L. expli­quèrent que, pour leur groupe, ces ren­contres sur un thème à débattre étaient trop intel­lec­tuelles, rebu­taient une par­tie des copains… bref, ce type de ren­contre ne cor­res­pon­dait pas actuel­le­ment à l’é­tat du mou­ve­ment, à la vie des groupes. La moti­va­tion des gens à être là était plus de voir les copains que de dis­cu­ter un thème, ou d’é­chan­ger des infor­ma­tions sur ce qui se fait dans les groupes.

Un copain pen­sait que, vu le fonc­tion­ne­ment des anars en France, c’est un mou­ve­ment où l’on a besoin de se voir, et c’est posi­tif, même si peu de choses concrètes sont faites.

En ce qui concerne l’as­pect intel­lec­tuel des dis­cus­sions, les pré­sents étaient d’ac­cord que, néan­moins, il faut avoir des dis­cus­sions théo­riques ; et qu’à défaut de trou­ver un « mode de pro­duc­tion » de la théo­rie, nou­veau, adé­quat, cela pas­sait par les livres, les concepts, le pri­vi­lège d’un lan­gage poli­tique ou uni­ver­si­taire, et que, il est donc logique que ce soit rebu­tant ou excluant.

Constat donc, que l’on s’illu­sionne un peu à l’heure actuelle, et que l’on a ten­dance à prendre, à confondre nos rela­tions ami­cales avec la struc­tu­ra­tion du mou­ve­ment ; ce qui, en soi, pour­rait être posi­tif si nous étions dyna­miques ou pro­duc­tifs, mais phé­no­mène qui camoufle actuel­le­ment notre inaction.

C’é­tait juste un petit récit concret de nos pro­blèmes d’or­ga­ni­sa­tion dans la réa­li­té ; à méditer.

Agathe.


Cama­rades,

Durant le der­nier « Cam­ping Interna­tional Liber­taire Éco­lo­gique » à Saint­­Mitre-les-Rem­parts (France) il fut pro­posé de choi­sir un ter­rain situé plus cen­tra­le­ment. Le choix tom­ba sur RE­NAIX (Bel­gique). Du 15 juillet au 15 août.
Le groupe local « Liber­ta » a commen­cé les tra­vaux d’a­mé­na­ge­ment. Le suc­cès de ce cam­ping dépen­dra de l’aide des participants.

Pour cela nous vous demandrions :

  • des adresses de gens intéressés ;
  • des sug­ges­tions au sujet des grou­pes, et des idées d’a­ni­ma­tion et d’information ;
  • êtes-vous prêts (éven­tuel­le­ment en col­la­bo­ra­tion avec votre fédé­ra­tion) à prendre en charge quelques jours de ce mois en ce qui concerne l’animation ?
  • dis­po­sez-vous d’un stand d’infor­mation qui pour­rait res­ter un cer­tain temps sur le terrain ?
  • pou­vez-vous éven­tuel­le­ment aider finan­ciè­re­ment cette initiative ?

Etc.

Adresse de contact : Eric Sobrie, Zon­nes­traat 3, 9792 Wortegem-Petegem.

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