La Presse Anarchiste

Réalités, vérités

L’homme est une syn­thèse où le cœur et l’es­prit, le sen­ti­ment et la pen­sée, le rêve et l’ac­tion s’ac­com­pagnent. Sépa­rez-les, il cesse d’être une créa­ture rai­son­nable pour deve­nir une brute sans conscience et sans personnalité.

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« Je suis un homme et rien de ce qui est humain ne m’est étran­ger », disait Térence, il y a 2 000 ans. Redi­sons-le à notre tour, non comme des per­ro­quets, mais comme des êtres conscients, qui n’ont qu’une pen­sée, qu’un idéal, qu’une foi : vivre libre sur la terre libre.

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L’Homme, avec ou sans majus­cule, peu importe, est inexis­tant. On le cher­che­rait vai­ne­ment, même avec une lan­terne, comme le fai­sait Dio­gène. Ce qui existe à sa place, c’en est la caricature.

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À voir l’homme tel qu’il est aujourd’­hui, avec sa bêtise et sa méchan­ce­té, on ima­gine ce qu’il devrait être demain. Com­bien de temps lui fau­dra-t-il encore pour arri­ver non pas à être par­fait, mais seule­ment pour appro­cher de la perfection ?

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En pré­sence des atro­ci­tés qui se com­mettent chaque jour dans le monde, au nom de la civi­li­sa­tion et du pro­grès, on ne peut s’empêcher de pen­ser que l’homme est déci­dé­ment la plus sale bête de la création.

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Beau­coup de gens se croient éman­ci­pés parce qu’ils ne saluent pas un enter­re­ment ― voir un dra­peau ― ou ne se conforment pas à cer­tains usages. L’é­man­ci­pa­tion sup­pose autre chose, de plus pro­fond et de plus vaste : l’ab­so­lue indé­pen­dance de l’in­di­vi­du vis-à-vis de tous les dogmes.

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Quan­ti­té de petite nègres vont éclore sur le sol de France, ce qui prouve que les nègres sont capables, non seule­ment d’être des sol­dats, mais d’en faire d’autres.

G. De Lacaze-Duthiers. 

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