La Presse Anarchiste

Grèce : Solidarité

À la suite de la répres­sion qui s’est abat­tue sur les cama­rades grecs ceux-ci lancent un appel à la soli­da­ri­té. Voi­ci un bref expo­sé des faits : 

MARDI 1810 : À 7 pm, un groupe d’a­nar­chistes dis­cute devant l’é­cole poly­tech­nique après avoir appe­lé à une manif dans la soi­rée pour pro­tes­ter contre l’as­sas­si­nat de Baa­der, Raspe et Ens­lin. Les flics en civil arrêtent alors Chris­tos Kons­tan­ti­ni­dis, membre des édi­tions « Dieth­nis Biblio­thi­ki », déjà arrê­té lors du pro­cès d’ex­tra­di­tion du mili­tant de la RAF Rolph Pole et, une seconde fois pour « avoir fait du bruit la nuit dans son appartement ». 

Avec lui est arrê­té Micha­lis Sir­pos ouvrier de 20 ans. 

Le soir à la mani­fes­ta­tion, Georges Tsacht­si­ris, Panayo­tis Mant­zou­ra­nis et Sofia Pana­gio­dou, tous trois âgés de 17 ans sont arrê­tés, après de vio­lents affrontements. 

MERCREDI 1910 : La presse se déchaîne contre les « ter­ro­ristes » arrê­tés et le soir 13 per­sonnes sont arrê­tées à Thes­sa­lo­ni­ki à la suite d’une manif orga­ni­sée par des maos. Au même moment, à Athènes, 600 anar­chistes mani­festent, le dis­po­si­tif d’au­to­dé­fense empêche toute arres­ta­tion, mais Stra­vrou­la Lan­ga­di­nou est arrê­té ½ heure après la fin de la manif.

NUIT DU MERCREDI 19 AU JEUDI 2010 : Cris­tos Kasi­mis est tué par la police alors qu’il était en train de poser des bombes à l’u­sine AEG (com­pa­gnie alle­mande), au Pirée. Ses cama­rades réus­sissent à s’enfuir. 

VENDREDI 2110 : Le gou­ver­ne­ment « découvre » une loi de 1944, modi­fiée par la junte mili­taire de 1971, pour pou­voir per­qui­si­tion­ner les « sym­pa­thi­sants » et les « ini­tia­teurs » des récents événements. 

SAMEDI 2210 : Vague d’ar­res­ta­tions et de per­qui­si­tions ; Panayo­tis Bar­bou­nis, 19 ans, et Yian­nis Sta­vro­poules, 22 ans, sont incul­pés pour pos­ses­sion d’armes (des chaînes et des bâtons !).

NUIT DU SAMEDI 22 AU DIMANCHE 2310 : Tous les édi­teurs de jour­naux anar­chistes et liber­taires sont arrê­tés en tant que « per­pé­treurs moraux des inci­dents » : Kiria­kos Vasi­lia­dis d’Ici et main­te­nant, Micha­lis Pro­top­sal­tis de Coq, Nikos Balis de Quand… et Herodes Bakoyian­nis de Socia­lisme ou Bar­ba­rie. Avec eux : Nikos Asi­no­pou­los, chan­teur-com­po­si­teur et ven­deur de bou­quins liber­taires, et Yian­nis Fele­kis, édi­teur du jour­nal trots­kyste La bar­ri­cade.

LUNDI 2410 : Pro­cès des quatre cama­rades arrê­tés le 18. Kons­tan­ti­ni­dis : 3 ans ½ de pri­son pour « injures et résis­tance aux auto­ri­tés », Tsach­ti­sis : 2 ans et Lan­ga­di­nou 1 an ½ pour « atteinte à la paix publique » et « dom­mage à la pro­prié­té d’au­trui ». Sofia Pana­gio­ti­dou est acquittée. 

MARDI 2510 : Pro­cès de ceux arrê­tés à Thes­sa­lo­ni­ki ; Kara­be­lias, lea­der d’un groupe mao, 2 ans et 4 mois de pri­son, et Kara­kit­sos, 2 ans et 4 mois. Karat­sa­ras (2 ans et 1 mois) et 7 autres (1 an et 10 mois) sont mis en liber­té pro­vi­soire jus­qu’au pro­cès en appel. Les trois autres sont acquittés. 

Les « per­pé­treurs moraux » res­tent en taule jus­qu’à la date de leur procès. 

MARDI 811 : Sir­pos prend 2 ans et 4 mois pour « résis­tance », « injures » et « bles­sures Mant­zou­ra­nis (1an et 2 mois) est mis en liber­té pro­vi­soire jus­qu’à l’appel. 

Suite à ces évé­ne­ments, l’As­so­cia­tion des avo­cats d’A­thènes a dénon­cé la « vio­la­tion des droits humains » et des sen­tences « en contra­dic­tion mani­feste avec la légis­la­tion existante ». 

Les « per­pé­treurs moraux », déclarent de la pri­son : « …si nous sommes en pri­son aujourd’­hui, demain, toute la socié­té sera en prison. »

Pour envoi de fric et de lettres de protestation :

Syl­via PAPADOPOULOS

« Dieth­nis Bibliotheki »

Del­fon 2, Athènes 144

La Presse Anarchiste