MARDI 18⁄10 : À 7 pm, un groupe d’anarchistes discute devant l’école polytechnique après avoir appelé à une manif dans la soirée pour protester contre l’assassinat de Baader, Raspe et Enslin. Les flics en civil arrêtent alors Christos Konstantinidis, membre des éditions « Diethnis Bibliothiki », déjà arrêté lors du procès d’extradition du militant de la RAF Rolph Pole et, une seconde fois pour « avoir fait du bruit la nuit dans son appartement ».
Avec lui est arrêté Michalis Sirpos ouvrier de 20 ans.
Le soir à la manifestation, Georges Tsachtsiris, Panayotis Mantzouranis et Sofia Panagiodou, tous trois âgés de 17 ans sont arrêtés, après de violents affrontements.
MERCREDI 19⁄10 : La presse se déchaîne contre les « terroristes » arrêtés et le soir 13 personnes sont arrêtées à Thessaloniki à la suite d’une manif organisée par des maos. Au même moment, à Athènes, 600 anarchistes manifestent, le dispositif d’autodéfense empêche toute arrestation, mais Stravroula Langadinou est arrêté ½ heure après la fin de la manif.
NUIT DU MERCREDI 19 AU JEUDI 20⁄10 : Cristos Kasimis est tué par la police alors qu’il était en train de poser des bombes à l’usine AEG (compagnie allemande), au Pirée. Ses camarades réussissent à s’enfuir.
VENDREDI 21⁄10 : Le gouvernement « découvre » une loi de 1944, modifiée par la junte militaire de 1971, pour pouvoir perquisitionner les « sympathisants » et les « initiateurs » des récents événements.
SAMEDI 22⁄10 : Vague d’arrestations et de perquisitions ; Panayotis Barbounis, 19 ans, et Yiannis Stavropoules, 22 ans, sont inculpés pour possession d’armes (des chaînes et des bâtons !).
NUIT DU SAMEDI 22 AU DIMANCHE 23⁄10 : Tous les éditeurs de journaux anarchistes et libertaires sont arrêtés en tant que « perpétreurs moraux des incidents » : Kiriakos Vasiliadis d’Ici et maintenant, Michalis Protopsaltis de Coq, Nikos Balis de Quand… et Herodes Bakoyiannis de Socialisme ou Barbarie. Avec eux : Nikos Asinopoulos, chanteur-compositeur et vendeur de bouquins libertaires, et Yiannis Felekis, éditeur du journal trotskyste La barricade.
LUNDI 24⁄10 : Procès des quatre camarades arrêtés le 18. Konstantinidis : 3 ans ½ de prison pour « injures et résistance aux autorités », Tsachtisis : 2 ans et Langadinou 1 an ½ pour « atteinte à la paix publique » et « dommage à la propriété d’autrui ». Sofia Panagiotidou est acquittée.
MARDI 25⁄10 : Procès de ceux arrêtés à Thessaloniki ; Karabelias, leader d’un groupe mao, 2 ans et 4 mois de prison, et Karakitsos, 2 ans et 4 mois. Karatsaras (2 ans et 1 mois) et 7 autres (1 an et 10 mois) sont mis en liberté provisoire jusqu’au procès en appel. Les trois autres sont acquittés.
Les « perpétreurs moraux » restent en taule jusqu’à la date de leur procès.
MARDI 8⁄11 : Sirpos prend 2 ans et 4 mois pour « résistance », « injures » et « blessures Mantzouranis (1an et 2 mois) est mis en liberté provisoire jusqu’à l’appel.
Suite à ces événements, l’Association des avocats d’Athènes a dénoncé la « violation des droits humains » et des sentences « en contradiction manifeste avec la législation existante ».
Les « perpétreurs moraux », déclarent de la prison : « …si nous sommes en prison aujourd’hui, demain, toute la société sera en prison. »
Pour envoi de fric et de lettres de protestation :
Sylvia PAPADOPOULOS
« Diethnis Bibliotheki »
Delfon 2, Athènes 144