La Presse Anarchiste

D’en haut et d’en bas

Sodome et Gomorrhe

Dans un article du jour­nal démo-chré­tien belge Het Recht, M. H. Plan­quaert dénonce à l’in­di­gna­tion des catho­liques, la déchéance morale du cler­gé, qui pré­tend domi­ner la pen­sée des pauvres pay­sans de la Flandre.

Avec faits a l’ap­pui, notre confrère. démontre que les prêtres de la Flandre orien­tale causent plus de scan­dales que le cler­gé réuni de toute l’Eu­rope occidentale.

M.Planquaert résume cette épou­van­table situa­tion par une com­pa­rai­son frappante :

Depuis cinq mois, dans la Flandre orien­tale, il s’est pro­duit plus de scan­dales de mœurs chez les ecclé­sias­tiques que chez tous les méde­cins, tous les avo­cats, tous les notaires, tous les phar­ma­ciens, tous les ingé­nieurs et tous les juges réunis de la Belgique !

La faim

« La faim, voi­là l’en­ne­mi de la race humaine… Tant que l’homme n’au­ra pas vain­cu ce cruel et dégra­dant enne­mi, les décou­vertes de la science n’ap­pa­raî­tront que comme une iro­nie de son triste sort, comme le luxe d’une exis­tence à laquelle il manque le nécessaire. »
(Oscar Commettant).

« Tous les hommes ont faim, c’est la loi de nature. Tous doivent man­ger, c’est la loi de jus­tice. Tous man­ge­ront, c’est la loi atten­due. Pour la réa­li­ser sans dépor­ta­tion, sans révo­lu­tion, sans bou­le­ver­se­ment social, que nous manque-t-il ? La volon­té d’a­gir comme nous sentons. »
(G. Clemenceau).

Mieux que cela, l’es­prit de Christ en nous, cet esprit qui a conduit les chré­tiens de l’é­glise pri­mi­tive de Jéru­sa­lem à atteindre ce but, cet idéal magni­fique, cette socié­té éga­li­taire où cha­cun avait selon ses besoins, voi­là ce qui nous manque !

Le repos hebdomadaire

« Nous sommes arri­vés en Suisse, nous écrit-on de Genève, à avoir un jour de repos heb­do­ma­daire par semaine (dont 17 dimanches obli­ga­toires par année) pour tous les employés des ser­vices publics de trans­port, che­mins de fer, postes, télé­graphes, télé­phones, bateaux à vapeur, tram­ways et le repos de tous les dimanches dans les usines et fabriques, excep­té dans celles à tra­vail conti­nu (gaz, etc.) où ils ont au moins un dimanche sur deux et nous allons récla­mer pour ces der­niers un jour com­plé­men­taire dans les jours conve­nables pour la semaine intermédiaire. »

Très bien. Nous y revien­drons dans un pro­chain numéro.

Malheureuse !

À Rouen, une, fillette, la petite Godailler, a été vio­lée, tuée, dépe­cée par un nom­mé Bou­vier, qui cacha ensuite les mor­ceaux sous une paillasse, puis cou­cha sur le tout pen­dant plus d’un mois avec sa maîtresse !

Les misé­rables ! s’é­crie un de nos confrères du Matin en rela­tant ce crime atroce. Atten­dons pour la juger d’a­voir plus de détails.

Évi­dem­ment ce n’est pas la femme qui ame­na l’en­fant à son amant. Lors­qu’elle décou­vrit le crime, ce der­nier la mena­ça de la tuer si elle parlait.

Et comme il était capable de mettre sa menace à exé­cu­tion, il ne lui res­tait plus qu’à obéir !… S’en­fuir ?… Où, dans cette Socié­té pétrie d’hy­po­cri­sie et de pré­ju­gés ? Il l’eût rejoint ! C’est l’é­ter­nelle his­toire de la fille hyp­no­ti­sée par une terreur.

Que d’hor­ribles cau­che­mars l’ont dut tor­tu­rer en ces longues nuits pas­sées par ordre si près d’un cadavre en putréfaction !

Non ce n’est pas misé­rable qu’il faut dire, c’est mal­heu­reuse !

Croit-on que le Christ eût été plus dur pour elle que pour la femme adultère ?

Toujours les mêmes

Un prêtre amé­ri­cain, le révé­rend Mac Gra­dy a adhé­ré récem­ment aux prin­cipes socia­listes et s’est fait ins­crire dans le par­ti démo­crate, socia­liste amé­ri­cain. Depuis, le citoyen Mac Gra­dy n’a ces­sé de déployer la plus vive acti­vi­té au ser­vice de la cause prolétarienne.

Il vient même de faire paraître, sous le titre : Le socia­lisme et le pro­blème ouvrier, un nou­vel ouvrage de pro­pa­gande socia­liste. Ceci a natu­rel­le­ment ame­né force pro­tes­ta­tions par­mi les catho­liques amé­ri­cains, très scan­da­li­sés de l’au­dace du prêtre deve­nu socialiste.

Dans le Mis­sou­ri Socia­list, l’or­gane du par­ti socia­liste de Saint-Louis, Mac Gra­dy répond triom­pha­le­ment aux attaques de ses core­li­gion­naires « plats ser­vi­teurs du capi­tal ». Il s’é­lève avec indi­gna­tion contre ceux qui, « prêtres de l’é­glise des pauvres, sont les enne­mis de la masse ouvrière », et déclare que « le capi­ta­liste peut les consi­dé­rer à juste titre comme ses chiens de garde ».

Nul doute que le citoyen Mac Gra­dy ne subisse avant peu le sort de Lamen­nais et ne soit vio­lem­ment exclu de l’é­glise qui, comme le dit Marx, pré­fère voir por­ter atteinte à ses dogmes les plus sacrés plu­tôt qu’à la moindre par­celle de ses revenus. 

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