[(
Nous avons reçu
après la parution du 1er numéro une lettre de critique.
Comme il nous semble que cette lettre et ces critiques sont très
intéressantes, nous la publions ci-dessous. Nous espérons
après ce numéro plus qu’une lettre pour nous indiquer
ce qui va et ce qui ne va pas dans la rédaction d’IZTOK.
)]
J’ai
été très intéressé par IZTOK,
c’est effectivement un trou dans mon information. La lecture du Monde
n’est que fragmentaire en ce qui concerne les Pays de l’Est (c’est
évident) et je n’ai pas les moyens de coordonner le tout. Mais
si je me souviens une discussion passée, je ne puis me
considérer contre responsable de la présence du mur de
la honte et autre rideau de fer ni du fait que je sois (par
construction…) occidental et français (circonstance
aggravante sans doute…) vraiment je ne l’ai pas fait exprès…
Mais sans plaisanterie, je pense qu’on commet souvent deux erreurs :
Celle de chercher
une cause unique à une situation politique, économique
ou sociale (ex les accords de Yalta, l’exploitation, la lune) et de
bâtir là dessus tout un échafaudage théorique.
Celle de vouloir
agir là où l’on n’est pas. C’est ce qui m’a souvent
ennuyé lorsqu’on s’étendait trop sur l’Espagne. Les
références historiques ne sont que des illustrations,
des points d’arrêts intéressants certes mais non de
réflexion interminable. L’essentiel reste la confrontation
avec le réel. Le quotidien, l’expérience. Donc vous
avez eu raison de limiter la part du passé par rapport aux
comptes rendus de l’actualité. Mais il reste encore autre
chose et ce n’est que se répéter que d’écrire
cela : le plus utile est d’agir là où on se trouve
sur le lieu de travail, de consommation et d’habitation. Mais on
touche sans doute là au plus difficile puisqu’on arriverait
peut-être à constater une impossibilité pour la
plupart d’entre vous qui restés émigrés…
Autrement dit où en est l’anarchisme X ou Y dans ce pays là ?
Ceci
dit, j’ai été bien intéressé par
l’ensemble des articles sauf ceux de la page 20 (Marx, Bakounine et
les dissidents) et de la page 35 (200 millions de lumpen prolétaires)
que j’ai trouvé trop vague et trop systématiquement
catastrophique.Le premier (notes
sur l’anarchisme en URSS) est le meilleur mais ceci n’est peut-être
que le reflet de mon ignorance. La critique du livre « Rue
du prolétaire rouge » correspond à ce que
j’en pense particulièrement le premier paragraphe de la page
16. Marx, Bakounine etc. m’a paru mauvais. Les termes de « bagage
intellectuel », « morale », « jeunes
gens », y ont une résonance gênante. Les
exemples de fédéralisme cités (union postale,
chemin de fer) sont à mon avis mauvais. La critique de la
dialectique (page 29) est ridicule. Est-il un texte récent ?
Les articles
concernant les procès de Prague (P.31) et entrevue avec Istvan
Kemeny (p.44) sont presque une réponse à la question
que je me posais plus haut.
CL.P.